«Je l'aurais découpé en petits morceaux»

par Attila Szenogrady/Olivia Fuchs - Une Suissesse de 25 ans, domiciliée à Embrach (ZH), a été condamnée mercredi à onze ans et demi de prison pour tentative de meurtre. Elle s'était vantée de ses actes au téléphone. Une jeune femme de 25 ans a comparu mercredi devant le Tribunal de district de Zurich pour tentative de meurtre. Un soir de septembre 2010, cette Suissesse aurait téléphoné à un de ses amis afin de lui promettre une nuit sulfureuse avec elle et deux autres femmes. La prévenue avait fixé le point de rendez-vous dans un immeuble à Zurich-Seebach.

Sur place, la victime ne s'est pas retrouvée face à un inconnu en lieu et place des trois femmes. Le complice de l'accusée s'est alors mis à lui planter plusieurs fois un couteau dans le buste. Les deux hommes ont commencé à se battre. C'est à ce moment précis que la prévenue s'est également mise à frapper la victime dans le ventre avant de lui planter un couteau dans la main. Par chance, le blessé est parvenu à se défaire de ses agresseurs et à s'enfuir. Une opération d'urgence lui a sauvé la vie.

Juste après les faits, la jeune femme et son complice se sont enfuis en Turquie, leur pays d'origine. L'homme est parti se cacher en Anatolie et n'a pas encore été retrouvé par la police. La prévenue, en revanche, est rentrée en Suisse en novembre 2010. Elle a alors immédiatement été arrêtée par la police et placée en détention.

Dès le début, l'accusée a nié les faits. Elle a affirmé avoir été surprise que son collègue sorte un couteau pour s'attaquer à son ami. Une version qui n'a pas tenu la route mercredi devant la justice zurichoise, car la police avait mis sur écoute de nombreux appels téléphoniques effectués depuis la Turquie. L'accusée s'était vantée à plusieurs reprises: «Je suis une vraie gangster, ha, ha, ha», avait-elle raconté à un membre de sa famille. Lors d'un autre entretien, elle avait dit: «Si j'avais été seule, je l'aurais tué et découpé en petits morceaux.»

Le procureur Markus Oertle a décrit l'accusée comme étant une personne manipulatrice et sans pitié. Il a réclamé une peine de quatorze ans de prison pour tentative de meurtre. La défense, elle, a requis six mois de prison pour lésions corporelles simples. Pour finir, la justice l'a condamnée à onze ans et demi de prison ferme pour tentative de meurtre. La Cour n'est cependant pas parvenue à définir le motif de cet acte. L'accusée n'a pas su ou n'a pas voulu dire pourquoi elle avait développé une si grande haine envers son ami.