mardi 20 août 2013

La santé financière des hôpitaux s'est améliorée

La santé financière des hôpitaux s'est améliorée

Les hôpitaux suisses ont augmenté leur rentabilité en 2012. Ils ont doublé leur bénéfice opérationnel (EBITDA) à 5,7%, selon une étude du cabinet d'audit Pricewaterhouse Coopers (PwC) publiée mardi.Selon les consultants, des économies sont possibles notamment en matière de coûts de personnel.

Depuis l'introduction du système de forfait par cas (Swiss DRG) en 2012, basé sur la facturation à la prestation, les hôpitaux ont été mis sous pression pour leur gestion. «Le nouveau financement hospitalier déploie nettement ses effets dans les comptes», selon Patrick Schwendener auteur de l'étude «Hôpitaux suisses: santé financière en 2012».

«L'importance du bénéfice opérationnel (marge EBITDA) augmente, à la fois comme indicateur de rentabilité et comme objectif pour la direction», selon PwC. Par rapport à 2011, ce bénéfice a plus que doublé en 2012, pour atteindre 5,7%. Pour les consultants, les hôpitaux devraient à moyen terme atteindre des marges supérieures à 10% pour couvrir leurs coûts.

Ils ont réalisé par ailleurs une part de fonds propres de 29%, en augmentation de 4%, une proportion qu'ils n'avaient plus retrouvée depuis 2007. Le faible niveau des parts de fonds propres avant 2012 était dû au financement antérieur des hôpitaux, fondé sur un système global d'indemnisations. Avec le changement de système, ils sont désormais responsables du financement et de l'entretien de leurs infrastructures.

Réduire les coûts de personnel

Pour PricewaterhouseCoopers, les établissements doivent accroître leur efficacité en matière de planification des investissements, de structure de bilan, mais surtout d'exploitation. Il voit deux domaines dans lesquels le potentiel d'économies lui semble «considérable»: les coûts de personnel et les charges médicales.

«A l'avenir, nous comptons sur une réduction de la part relative des coûts de personnel», écrivent les auteurs de l'étude. Les charges de personnel représentent entre 65% et 70% des coûts totaux selon les établissements, une proportion qui est restée relativement stable depuis 2007.

«Il n'est pas question de supprimer des places de travail», explique Patrick Schwendener, «car avec l'augmentation des soins ambulatoires en hôpital, la demande en personnel soignant va augmenter». Mais il s'agit plutôt d'atteindre une augmentation de l'efficacité dans des nouveaux bâtiments ou dans la réorganisation d'unités médicales.

Les hôpitaux font en effet face à d'importants travaux de rénovation ces prochaines années, «ce qui doit les inciter à générer suffisamment de fonds pour les couvrir», selon PwC. Mais ces investissements devraient améliorer à terme leur rentabilité.

Craintes confirmées

L'étude de PwC confirme les craintes de l'association suisse des infirmiers et infirmiers (ASI), a indiqué à l'ats sa secrétaire générale Yvonne Ribi. Dans les entretiens de travail, la pression croissante sur les collaborateurs devient selon elle un «thème récurrent».

Pour l'ASI, des locaux modernisés soulageront certes le personnel soignant. «Mais des investissements dans des structures rénovées ne remplaceront pas des employés qualifiés. C'est pourquoi nous considérons avec beaucoup de scepticisme une réduction des dépenses relatives pour le personnel», explique Mme Ribi.

Sur le bon chemin, selon H

Pour la faîtière des hôpitaux, H , l'étude montre clairement que le nouveau financement hospitalier a conduit à des améliorations comptables. «La branche est sur le bon chemin», a indiqué le porte-parole Conrad Engler.

L'étude se base sur les comptes de 2007 à 2012 de 20 hôpitaux, tous suisses alémaniques. Les résultats ont été ensuite comparés à un panel d'établissements européens cotés. L'analyse s'est concentrée sur les effets comptables du passage du système d'indemnisation au système de forfait par cas.

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