mercredi 6 février 2013

La collecte d'armes à feu n'est pas anonyme

L'appel à déposer les armes, initié par le canon de Vaud et suivi par Genève, ne garantit pas l'impunité aux délinquants. Les citoyens qui se débarrassent d'une arme à feu ne figurent pas dans un registre. Les deux cantons lémaniques invitent les citoyens à se débarrasser de leurs armes à feu inutiles. Les arsenaux de Morges et de Genève resteront ouverts tout exprès les jeudis soirs jusqu'à 20h. «Ces dépôts d'armes sont volontaires et anonymes», précisait Jacqueline de Quattro, ministre vaudoise de la Sécurisé, ce matin à la RTS.

Vérification faite, cette assertion n'est pas entièrement fausse, mais pas entièrement exacte dans les faits. «L'anonymat est garanti pour autant que la sécurité publique ne soit pas menacée», nuance Denis Froidevaux, chef du Service vaudois de la sécurité. En d'autres termes, la personne qui ramène une arme, civile ou militaire, doit laisser son identité.

«L'anonymat ne peut pas couvrir le crime»

«Les armes seront détruites et il n'y a aucune volonté de l'autorité de tenir un fichier d'identités», souligne Denis Froidevaux. Avant la destruction, l'arme sera toutefois vérifiée par l'armée ou la police. «Il est évident que si cette arme a servi à commettre une infraction son propriétaire devra en répondre. L'anonymat ne peut pas couvrir le crime», explique Jacqueline de Quattro.

A Genève, Pierre Maudet confirme: «Il faut faire la distinction entre le dépôt d'une arme trouvée pour laquelle aucun lien avec la personne qui l'a ramenée ne subsistera. Et le dépôt d'une arme qui vous appartient pour laquelle une prise d'identité est nécessaire», précise le conseiller d'Etat en charge de la Sécurité.

Non à Delémont et à Fribourg

Dès lors, l'opération lancée par le cantons de Vaud, suivi par celui de Genève diffère peu de la pratique usuelle. «Il arrive assez souvent que des citoyens amènent des armes de familles dont elles ne savent plus que faire à la police, fait remarquer Charles Juillard, ministre de Justice et police dans le canton du Jura. Ils signent une déclaration de cession et l'arme est ensuite détruite». Raison pour laquelle le Jura ne compte pas lancer d'opération similaire à Vercingétorix. Réponse identique à Fribourg, au Département de Justice et Police.

Communiquer avant tout

Vaud et Genève ne contestent pas que Vercingétorix est surtout une opération de communication. «Les personnes peuvent en permanence déposer des armes dans les postes de police, mais elles hésitent souvent à le faire, dit Jacqueline de Quattro. Cette opération vise à favoriser la démarche. L'important est de tout faire pour limiter les accidents ou les utilisations abusives des armes».

Reste que les personnes potentiellement dangereuses seront les premières à ignorer un tel appel. «Cette opération ne vise pas à éradiquer tout risque de dérapage, fait remarquer Pierre Maudet, mais à favoriser une démarche citoyenne visant à diminuer le nombre d'armes en circulation».

(Newsnet)

Créé: 06.02.2013, 17h07

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