jeudi 14 mars 2013

Les ruches deviennent les cibles des voleurs

Les vols de ruches par des apiculteurs indélicats se multiplient. En cause notamment: la forte mortalité enregistrée ces dernières chez ces insectes. Les abeilles romandes se sont trouvé un nouveau prédateur. Après le varroa, parasite qui les décime année après année, les produits chimiques et les ondes électromagnétiques également pointés du doigt, les colonies sont désormais victimes de la convoitise des apiculteurs indélicats. «Les vols de ruches ou de cadres (ndlr: morceaux de ruches sur lequel vivent des abeilles et leur couvain) se multiplient ces dernières années», dénonce Daniel. L’apiculteur vaudois craint tant les voleurs qu’il préfère garder l’anonymat et a carrément cadenassé ses ruches. Lesquelles, insiste-t-il, doivent être situées dans notre article «quelque part à l’ouest de Moudon».

Les essaims sont rares

Récemment lors d’une de ses inspections, le quinquagénaire a remarqué que ses cadres avaient été bougés. Il est certain que des voleurs sont passés chez lui en repérage. Des précédents lui donnent raison. Dans la Revue suisse d’apiculture, le courrier des lecteurs aborde régulièrement les vols d’abeilles. Le Valaisan Jean-Marie Formaz en a lui-même été victimes en 2010. Un apiculteur débutant lui avait alors volé une ruche, l’avait repeinte en noir avant de lui revendre un pot de miel «confectionné» dedans. Erreur fatale! Plainte avait été déposée et le voleur avait dû payer 2000 francs d’amende.

Puces ou caméras?

«La motivation de ces personnes, qui frappent au printemps, puise souvent sa source dans la difficulté de trouver des abeilles», relève Jean-Marie Formaz, qui fut inspecteur cantonal des ruchers. Le fait qu’une colonie coûte 250 francs aussi. Surtout à l’heure où les abeilles meurent en masse à cause du varroa. C’est précisément par souci d’économie et car les essaims sont rares qu’entre mars et juin dernier, un apiculteur jurassien avait volé pour 20'000 euros d’abeilles chez un homologue de France voisine. L’homme avait été trahi par un piège photographique.

Le système semble d’une redoutable efficacité. Jean-Marie Formaz plaide plutôt pour équiper les ruches d’une puce «même si ce serait triste de devoir en arriver là». Quant à Daniel, non seulement il est déterminé à poser des caméras sur ses ruchers, mais il projette en plus de «tatouer» chacun de ses cadres d’un numéro témoin. Pour Michel Roth, président du rucher école de la Société d’apiculture de Lausanne et environ, les vols d’abeilles ne datent malheureusement pas d’hier. Lui-même en a été victime voici vingt ans et il insiste: «Même si leurs agissements sont tristes et décevants, ces apiculteurs peu scrupuleux restent marginaux.» (Le Matin)

Créé: 14.03.2013, 07h24

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