mercredi 27 mars 2013

Une prison? Une guinguette!

Les députés demandent le départ de la directrice de Favra, accusée de laxisme. Le département minimise les faits. «Si les actes délictueux sont avérés, je ne comprendrais pas pourquoi la directrice de Favra pourrait conserver son poste, tempête Renaud Gautier, député PLR et membre de la commission des visiteurs de prison. Je rappelle que la directrice de la prison pour mineurs de la Clairière, bien que diplômée et compétente, a dû quitter son emploi pour bien moins que ça. Il y a de quoi se poser des questions sur la gestion de l’Office cantonal de la détention (OCD).»

Au lendemain des révélations du «Matin» sur la gestion pour le moins permissive de la prison de Favra à Genève (organisation de soirées festives, pique-nique, alcool, complicité entre détenus et personnel), les réactions ne se sont pas fait attendre. Comme d’autres, Renaud Gautier n’est pas le seul à se révolter.

Dirigeants en question

Sa collègue socialiste Loly Bolay reconnaît que «Genève a mal à ses prisons». Mais si on en est arrivé là, on est aussi en droit de se demander si «l’on a vraiment mis les bonnes personnes aux bons endroits?» Dans le cas de Favra, il est clair que «la directrice doit être déplacée», estime-t-elle. L’élue ajoute qu’«il y a lieu de s’interroger sur celles et ceux qui se trouvent à la direction pénitentiaire».

Plus remonté encore, le député et président du MCG, Roger Golay, juge l’attitude de la directrice «intolérable» et «scandaleuse», «elle doit partir ou être mutée dans un service administratif, c’est évident». Pour l’élu, «les prisons genevoises n’ont pas besoin d’exploitants de guinguettes, mais de personnes compétentes». Et de s’inquiéter également sur la gestion de l’OCD. «Pierre Maudet doit s’expliquer et prendre les décisions qui s’imposent, ajoute l’élu. Si tel n’était pas le cas, il est clair que notre soutien à sa politique de sécurité serait remis en question.»

Face à ces accusations et ces interrogations, le Département de la sécurité (DS) relève, par le biais de sa porte-parole, Caroline Widmer, que «vu que des députés seraient amenés à porter des considérations publiques sur un dossier relaté de façon très partielle, il conviendrait qu’ils soient au moins correctement informés avant de savoir quelles suites ils seraient éventuellement amenés à demander au département». La fonctionnaire ajoute qu’«à ce stade, le DS recueille les renseignements complémentaires nécessaires à sa prise de position définitive». Caroline Widmer précise encore que les faits relatés par «Le Matin» remontent à 2011.

Or les images de vidéosurveillance en notre possession, notamment celles du pique-nique, datent d’août 2012.

Créé: 27.03.2013, 15h00

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