
L'organisation de prisonniers Reform 91 demande elle aussi au Parlement une réforme des régimes pénitentiaires en Suisse. Ce n'est pas l'argent qui manque pour l'exécution des peines, mais de l'efficacité et des compétences, écrit lundi l'organisation d'entraide mutuelle pour les détenus et les marginaux dans une lettre envoyée aux Chambres fédérales.
Le mélange des compétences qui règne aujourd'hui dans ce domaine mène souvent à des situations où «une main ignore ce que l'autre fait», critique Reform 91. Que survienne une erreur suivie de conséquences mortelles ne l'étonne donc pas.
«Chaque canton bidouille»
Dans le domaine de l'exécution des peines, le fédéralisme nuit à l'efficacité, déclare également Benjamin Brägger, secrétaire de la Commission des affaires juridiques pénales de la Conférence des directeurs cantonaux de justice et police dans une interview à la «Zentralschweiz am Sonntag». En Suisse romande en particulier, chaque canton fait sa cuisine interne, accuse ce chargé de cours aux universités de Berne et de Lausanne.
Les deux concordats alémaniques sur l'exécution des peines ont une philosophie commune, estime-t-il. Mais dans celui de la Suisse latine, «chaque canton bidouille de son côté».
Pour M. Brägger, la Confédération devrait aussi s'engager davantage financièrement. Cela permettrait notamment de mieux gérer l'ensemble des places de prison dans tout le pays. A l'heure actuelle, «personne ne sait de combien de places et d'établissements on dispose exactement et combien de places sont libres». «Pour trouver un détenu, il faut faire 26 téléphones à 26 cantons».«C'est impossible», s'indigne-t-il dans les colonnes du journal dominical.
Le père de Marie ne veut pas être instrumentalisé
De son côté, le père de la jeune Vaudoise assassinée n'a pas l'intention de militer pour un durcissement du droit pénal. «Je ne me laisserai pas instrumentaliser», affirme le pasteur de l'église réformée de Villars (VD) dans une interview au «SonntagsBlick».
La punition que mérite le ravisseur n'intéresse pas davantage le père de Marie. «Ce n'est pas important. Ce qu'il faut, c'est protéger la société de tels hommes», explique-t-il. Le pasteur envisage donc de transmettre son expérience à une cellule de soutien psychologique d'urgence.
Une enquête administrative sur les dysfonctionnements de la justice qui ont conduit à la mort de la jeune fille démarrera le 27 mai. Son ravisseur, pourtant considéré comme extrêmement dangereux, avait pu quitter la prison et était depuis août 2012 en arrêts domiciliaires, muni seulement d'un bracelet électronique.
Les obsèques de Marie auront lieu le 27 mai à Villars. (ats/Newsnet)
Créé: 20.05.2013, 17h45
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