
Le Bureau de communication en matière de blanchiment d'argent (MROS) a reçu en 2012 un total de 1585 communications, soit seulement 40 de moins qu'en 2011. Mais si l'on ne tient pas compte des cas concernant des événements politiques majeurs, 2012 bat tous les records, a expliqué sa directrice Judith Voney mardi à Berne devant les médias.
Ces trois dernières années, le Bureau, qui fait office de relais et de filtre entre les intermédiaires financiers et les autorités pénales, a reçu en moyenne chaque année presque deux fois plus de communications que durant la période 2003 à 2009. Il attribue cette nette augmentation à la suppression en 2009 de la possibilité qu'avaient les banques, fiduciaires et autres gestionnaires de fortune de signaler un cas suspect directement à un procureur cantonal. Aujourd'hui, tout passe par le MROS, a expliqué Stiliano Ordolli, directeur suppléant.
Meilleure détection des cas suspects
En outre, les moyens informatiques permettant aux intermédiaires financiers de détecter les transactions, clients ou futurs clients suspects sont aujourd'hui nettement plus efficaces, a ajouté M. Ordolli.
Quelque 86% des cas signalés l'an dernier ont été retransmis aux autorités pénales, a précisé par ailleurs Judith Voney. Ce taux correspond à la moyenne des dix dernières années.
La somme des valeurs patrimoniales impliquées a atteint en 2012 les 3,15 milliards de francs. Ce résultat n'est pas très en dessous des 3,28 milliards cités en 2011, qui correspondaient aux montants des années 2009 et 2010 réunies.
Escroquerie en tête
Deux tiers des soupçons sont communiqués par les banques. Viennent ensuite les sociétés de transferts de fonds (23%), les fiduciaires (4%) et les gestionnaires de fortune (3%). L'escroquerie demeure en tête des infractions présumées et représente un tiers des cas.
Au total, quinze cas de financement de terrorisme présumé ont été signalés, soit une légère augmentation par rapport à 2011. L'un des défis de la lutte contre le financement du terrorisme est que l'origine des fonds peut être légale, a encore relevé la directrice du Bureau. Prouver que l'argent est destiné à un but illégal n'est pas aisé.
Six des cas suspects transmis l'an dernier ont généré à eux seuls un volume de 1,44 milliard de francs, relève aussi le Bureau. Trois d'entre eux étaient liés à des détournements de fonds publics asiatiques, deux à des infractions présumées d'escroquerie et la dernière concernait une organisation criminelle présumée active en Asie.
En tant que relais et filtre, le MROS ne peut pas donner plus d'information concernant ces affaires. Celles-ci sont pour la plupart actuellement entre les mains de la justice, a rappelé Mme Voney.
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