
La procédure peut être accélérée et simplifiée: les demandes d'asile n'ayant manifestement aucune chance d'aboutir ne devraient plus passer par les cantons, a argumenté le président de la Conférence des directeurs cantonaux de justice et police Hans-Jürg Käser. La révision permet en effet aux cantons de tester des procédures centralisées dans de nouveaux centres fédéraux.
Les cantons seront ainsi soulagés de la gestion de centres. Les grands n'auront plus non plus à répartir les requérants entre les communes qui se plaignent des coûts supplémentaires engendrés par la scolarité et la criminalité, a relevé le ministre zougois Beat Villiger.
Les décisions plus rapides devraient faciliter le renvoi des déboutés par les cantons. Il n'est en effet pas facile de devoir montrer la porte à des personnes établies en Suisse depuis 4 ans, a relevé Hans-Jürg Käser.
Améliorer la sécurité publique
La réforme va aussi améliorer la sécurité et l'ordre publics, a défendu le conseiller d'Etat genevois Pierre Maudet. Le nombre de requérants criminels ou posant des problèmes de discipline est marginal, mais ils posent de sérieux problèmes. A Genève, la police a dû intervenir cette année à 250 reprises, principalement aux abords des abris.
Or aujourd'hui, les fautifs ne peuvent qu'être renvoyés dans la rue. Selon Pierre Maudet, les nouveaux centres pour récalcitrants que la révision permet de créer sont importants pour la crédibilité de la politique de l'asile. Le canton du bout du lac serait prêt à en accueillir un, a-t-il répété.
La Confédération prend ses responsabilités. Elle dédommagera les cantons hébergeant un centre fédéral pour les frais de sécurité. Les montants évoqués dans l'ordonnance mise en consultation sont de 110'000 francs par an pour 100 places d'hébergement, le double pour les centres pour récalcitrants.
Compromis
En échange, Berne pourra se passer de l'autorisation des cantons et des communes pour héberger dans ses bâtiments (souvent militaires) des requérants durant trois ans. Tous les cantons soutiennent ce compromis car il est nécessaire, a défendu Hans-Jürg Käser. «Toutes les semaines, je dois trouver entre 20 et 40 lits pour héberger des requérants attribués par la Confédération», a illustré le Bernois.
Le problème est loin d'être réglé : aucun centre n'a vu le jour alors que les mesures sont en vigueur depuis fin septembre. Des discussions sont en cours.
La réforme est le fruit d'une entente entre la Confédération et les cantons, ont salué les cantons. Tout le monde doit tirer à la même corde, il n'est plus temps de se renvoyer la balle. Selon les directeurs de justice et police, les craintes des référendaires sont infondées: la Suisse continuera à accueillir les personnes véritablement persécutées et honorer sa tradition humanitaire. (ats/Newsnet)
Créé: 24.05.2013, 12h10
0 comments:
Enregistrer un commentaire