vendredi 24 mai 2013

Un nouveau cap a été franchi entre Berne et Pékin

La Suisse et la Chine ont signé vendredi près de Berne le protocole d'entente sur un accord de libre-échange entre les deux pays lors de la visite du Premier ministre chinois Li Keqiang. Un nouveau cap a ainsi été franchi dans les négociations sur le libre-échange. Johann Schneider-Ammann espère signer l'accord cet été.

Le principal protocole d'entente concerne la conclusion des négociations pour un accord de libre-échange entre les deux pays. Quatre autres protocoles sectoriels s'appliquent respectivement au secteur bancaire, au secteur horloger, ainsi qu'au développement durable et au changement climatique. Un accord académique a également été signé.

Le président de la Confédération Ueli Mauer a commenté ces signatures lors d'une conférence de presse qui s'est tenue au domaine du Lohn, à Kersatz (BE). «Cela représente une importante étape dans les relations entre les deux pays», a-t-il déclaré. Les conseillers fédéraux Johann Schneider-Amman et Didier Burkhalter étaient également présents.

«Après trois ans de discussions, nous avons enfin un résultat sur la table», a quant à lui résumé le Premier ministre chinois Li Keqiang, accompagné par une importante délégation. Les discussions sur un accord de libre-échange ont démarré lors de sa visite de 2010.

Sujets brûlants

«Nous avons parlé de la formation, de la recherche, de la santé et des droits de l'homme», a déclaré Ueli Maurer, en insistant quelque peu sur le dernier sujet. Les «sujets brûlants» de l'actualité ont également été abordés, a ajouté le conseiller fédéral. Au terme de la conférence de presse, le Premier ministre chinois a quitté la salle sans qu'aucun journaliste ne puisse lui poser une seule question.

La Suisse est le deuxième pays européen à vouloir signer un accord de libre-échange avec la Chine. Pekin et l'Islande ont signé un accord de ce type le mois dernier.

Police très présente

A Berne, la police cantonale a déployé d'imposants moyens pour éviter tout incident. Elle a reçu l'ordre d'empêcher toute prise de parole de la part de sympathisants de la cause tibétaine. Huit personnes ont été interpellées.

L'accès au Palais fédéral était totalement bouclé par des grillages et de nombreux policiers en tenue de combat avaient pris position autour du bâtiment. La communauté tibétaine de Suisse et du Liechtenstein s'était rassemblée à quelque 250 mètres de la Place fédérale.

Dans un communiqué, Amnesty International a écrit espérer que le Conseil fédéral allait profiter de la visite du Premier ministre chinois pour parler aussi de la situation des droits de l'homme en Chine.

Rencontre «entre amis»

Plus tôt dans la journée, le Premier ministre chinois a rencontré Johann Schneider-Ammann lors d'un déjeuner à Zurich. A cette occasion, le ministre de l'économie a annoncé qu'il espère signer l'accord de libre-échange au mois de juillet.

«Il fait bon se retrouver entre amis», a dit le chef du Département fédéral de l'économie, de la formation et de la recherche (DEFR). «La Chine est le principal partenaire commercial de la Suisse en Asie», a-t-il rappelé.

Le Premier ministre chinois Li Keqiang a profité de la présence de nombreux banquiers pour annoncer le lancement d'un dialogue dans le domaine financier. L'expertise helvétique servira à la Chine pour renforcer son propre secteur. Le chef du gouvernement chinois a qualifié à cette occasion la Suisse de «capitale financière mondiale».

Visite d'une ferme

Le secteur financier chinois se trouve en phase de réforme et d'ouverture progressive, a relevé le chef du gouvernement chinois. Parmi ces démarches figurent les nouvelles approches des taux d'intérêt et la convertibilité du yuan, aussi dénommé renminbi.

Avant lui sur le podium, le président de la BNS, Thomas Jordan, a plaidé en faveur d'une place financière suisse comme centre de négoce off-shore de la devise chinoise.

Le Premier ministre chinois s'est aussi rendu dans une ferme à Embrach (ZH). Il «voulait, entre autres, profiter de son bref voyage en Suisse pour s'informer sur l'agriculture et la politique agricole du pays», selon un communiqué de l'Union suisse des paysans (USP) diffusé vendredi. (ats/Newsnet)

Créé: 24.05.2013, 20h20

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