lundi 13 mai 2013

«Voltero», le dada du ministre

Johann Schneider-Ammann bichonne le cheval des Franches-Montagnes qu’on lui a offert l’an passé. Lui et sa femme l’ont amené hier dans sa nouvelle pension. Le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann est comme un père pour le jeune «Voltero». Hier était un dimanche particulier pour son protégé qui quittait, en quelque sorte, le «Kindergarten» pour l’école primaire. Né le 12 avril 2012, ce pur-sang des Franches-Montagnes lui a été offert lors du Marché-Concours de Saignelégier (JU) en août dernier. Le magistrat a pu garder ce cadeau très particulier de la Fédération jurassienne d’élevage chevalin.

C’est le président du Syndicat des Franches-Montagnes, Jean-Noël Froidevaux, qui a eu l’honneur de s’occuper de l’animal dans sa petite ferme du Bémont (JU). Mais à 13 mois, il était temps pour le fougueux «Voltero» de gagner des espaces plus grands. Hier, il a donc été transféré dans une autre pension, chez la famille Johnny et Sandrine Combremont sur la commune des Blois (JU). Dans cette ferme d’une septantaine de têtes, il a été accueilli comme un nouvel élève. «Je suis content d’installer mon «Voltero» dans cet endroit pour y faire ses premières classes d’école dans le contexte d’une grande famille, a déclaré le ministre. Mais je veux le garder, c’est certain. Cela me donne une occasion d’être plus proche du terrain et des éleveurs.»

Papa vétérinaire

A 61 ans, c’est son premier cheval: «Mais mon père était vétérinaire et il avait un cheval d’équitation. J’ai eu des leçons quand j’étais enfant, mais cela me faisait mal au dos.» Par la suite, il a bien failli reprendre le flambeau paternel. Mais, après une petite année d’études, il n’avait pas le feu sacré. Il a convaincu son père de changer de voie pour devenir ingénieur avec le destin que l’on sait. Il ne resterait rien de cette époque, si ce n’est qu’il a connu alors sa femme, Katharina Schneider-Ammann, qui, elle, a poursuivi le métier qu’elle exerce aujourd’hui, «mais plutôt avec les petits animaux», confie-t-elle.

«Voltero» est devenu l’affaire du couple, parent déjà de deux grands enfants. «J’ai demandé à ma femme de nous engager ensemble pour savoir dans quelle direction il faudrait aller avec «Voltero». Je lui ai dit aussi que cette année nous viendrons passer une semaine de nos vacances d’été ici.»

Jean-Noël Froidevaux a déjà une petite idée de ce que deviendra l’animal: «Il devrait faire un bon cheval de loisirs. Il a trop de taches blanches pour devenir un étalon.» Ainsi, les Jurassiens auraient offert un simple canasson de loisirs au conseiller fédéral? «Non, explique-t-il, chaque année il naît 1800 poulains des Franches-Montagnes et à la fin il en reste seulement entre 12 et 14 qui deviennent reproducteurs.»

«Voltero» partage le destin de bien de ces congénères. A 6 mois, il valait environ 1700 francs. A 3 ans, ce sera environ 7000 francs, l’équivalent des coûts d’entretien. Autrement dit, un cheval comme lui ne vaut que ce qu’il coûte. La race des Franches-Montagnes, la seule indigène de Suisse, vit grâce aux paiements directs, avec un petit plus de subvention pour la jument poulinière. Après la visite du Conseil fédéral lors du Marché-Concours, celle-ci a d’ailleurs passé de 300 à 400 francs par année. (Le Matin)

Créé: 13.05.2013, 11h05

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