
Comme le préconisait sa commission, le National a refusé mardi par 126 voix contre 67 et deux abstentions d'entrer en matière sur la loi urgente qui aurait permis aux établissements de transmettre à la justice américaine les informations ad hoc sans violer le droit suisse.
Revivez les grands moments du débat sur la Lex USA au Conseil national.
Les scenarii à venir
Le projet de loi urgente va repasser devant le Conseil des Etats mercredi 19 juin.
Votée en urgence, cette loi avait déjà passé le cap les Etats la semaine dernière grâce notamment à des dissidents socialistes.
Mais si la Chambre des cantons devait dire oui mercredi 19 juin à la Lex USA, le National devra à nouveau se prononcer le lendemain, jeudi 20 juin.
Si la divergence est maintenue, la loi serait alors définitivement condamnée.
Les incertitudes de la loi urgente l'ont emporté
Un large front formé du PLR, de l'UDC et du PS l'a emporté contre la solution du Conseil fédéral pour aider les banques à régler leur conflit fiscal avec les Américains. Pour les députés, le programme confidentiel de Washington auquel les banques pourront souscrire ne présente aucune garantie.
Rien n'assure que des banques même si elles adhèrent au programme ne seront pas quand même poursuivies en justice, a indiqué Ada Marra (PS/VD) au nom de la commission. Cette solution ne permet pas de mettre un point final au conflit fiscal.
Pas besoin d’une loi spéciale
«Si on dit oui, on va créer un précédent mortel et d'autres Etats vont s'engouffrer dans la brèche», a lancé Christoph Blocher (UDC/ZH). Avec les Etats-Unis, les amendes se situeront de 8 à 10 millards d'amende, selon lui, mais si on doit faire face à des demandes de l'Allemagne, de la France et d'autres, aucune banque ne sera capable de payer.
Beaucoup d'élus ont souligné qu'une loi spéciale n'est pas nécessaire. Le Conseil fédéral peut parfaitement recourir à l'article 271 du Code pénal (actes exécutés sans droit pour un Etat étranger) pour des cas isolés, dûment motivés. «Ca n'a rien d'exceptionnel», a déclaré Ruedi Noser. Il a déjà été activé pour neuf banques.
Accord pas enthousiasmant
La minorité formé du PDC, des Verts, du PBD et du PVL a certes reconnu que l'accord n'était pas enthousiasmant, mais qu'il fallait agir en faveur de la stabilité de l'économie et de la place financière suisse. «Toutes les banques se sont prononcées pour cet accord. Elles veulent se mettre en règle pour le passé et ont besoin d'une sécurité juridique pour le futur», a plaidé en vain Lucrezia Meier-Schatz (PDC/SG).
Par ailleurs, aucun établissement n'a survécu à une action en justice aux Etats-Unis, a-t-elle ajouté en référence à l'affaire Wegelin.
Les Verts eux ont milité pour de toutes autres raisons en faveur de l'accord, estimant que la loi permettrait d'aller plus près de l'abolition du secret bancaire. «Les banques ne doivent plus à l'avenir travailler avec de l'argent non déclaré», a déclaré Antonio Hodgers (Verts/GE).
(ATS/Newsnet)
Créé: 18.06.2013, 11h12
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