vendredi 19 juillet 2013

2003 et 2013: deux étés que tout oppose

2003 et 2013: deux étés que tout oppose

La canicule qui a sévi en Suisse en 2003 a fait grimper le nombre d'admissions aux urgences et multiplié les incendies. En 2013, l'été a débuté timidement, mais la chaleur et le soleil pourraient dominer le reste de la saison.Entre juin et août 2003, les météorologues ont mesuré des températures de cinq degrés supérieures à la moyenne et comptabilisé 74 à 83 jours d'ensoleillement. Le 11 août à Grono (GR), le mercure est monté jusqu'à 41,5 degrés, soit la valeur la plus élevée jamais enregistrée en Suisse.

Il a fait à peine plus frais sur le versant nord des Alpes, où la canicule a régné avec un pic entre 37 et 39 degrés sur le Plateau le 13 août. Un mois qui a été de loin le plus chaud depuis le début des mesures en 1753. Au nord des Alpes, l'été 2003 a été le plus ensoleillé depuis 1949 et en Engadine depuis 1880.

«L'anticyclone des Açores, qui habituellement fait quelques incursions durant la période estivale, s'est immobilisé au-dessus de l'Europe pendant trois mois consécutifs en 2003», explique Lionel Peyraud de MétéoSuisse. «Il s'agit d'une situation particulière où les hautes pressions ont dominé et où les vents d'ouest plus frais, chargés de nuages et de précipitations, sont restés rares.»

Sécheresse contre intempéries

Conséquence de la chaleur en 2003: la sécheresse et les risques d'incendies. Les précipitations ont été environ d'un cinquième inférieures à la moyenne dans tout le pays. Les récoltes des paysans suisses ont chuté vertigineusement: - 25 à 30% pour le blé, - 20 à 30% pour les légumes et - 13% pour les pommes par rapport à 2002.

Fin mai et juin 2003, les plus hautes températures dépassaient déjà les 30 degrés. En 2013, le printemps a été beaucoup plus maussade. Les vignerons et maraîchers de Suisse romande ne diront pas le contraire, nombre d'entre eux ayant vu leurs récoltes réduites à néant par les grêlons tombés le mois dernier.

Si tout semble opposer juin 2003 et juin 2013 - mis à part leurs effets dévastateurs sur les cultures -, l'été à venir n'évoluera probablement pas aux antipodes de celui de 2003. «Un printemps pourri ne suffit pas à entraîner un été pourri», relève Lionel Peyraud. Les prévisions météo à plus de 10 jours ne sont en outre pas suffisamment fiables pour dessiner l'été qui s'annonce.

Printemps pluvieux

«Néanmoins, avec un printemps pluvieux comme celui de 2013, il sera sans doute plus rare d'observer des pics de chaleur: les sols gorgés d'eau retiendront davantage les rayons du soleil», souligne le météorologue.

Pour l'heure, la première quinzaine de juillet a même été un peu plus lumineuse, sèche et chaude que la norme, indique Lionel Peyraud. MétéoSuisse annonce en plus un temps ensoleillé et chaud pour la semaine à venir, avec des maximas dépassant les 30 degrés dès lundi. Un basculement des courants d'altitude créant une situation semblable à celle de 2003 demeure possible, quoique très peu probable, estime-t-il.

L'été n'est pas la seule période de l'année 2003 à rester dans les annales. Au sud des Alpes, le mois de mai a été le plus chaud depuis 1968. En revanche, un froid glacial a régné pendant le mois de février. Sur le Plateau, le mois d'octobre a été le plus froid depuis 1974 et il a même neigé dans certaines régions.

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