vendredi 19 juillet 2013

Ueli Maurer veut «tirer un trait» sur Tiananmen

Ueli Maurer veut «tirer un trait» sur Tiananmen

Le président de la Confédération Ueli Maurer veut tourner la page de la répression de Tiananmen qui a vu l'armée chinoise écraser dans le sang un mouvement de contestation en 1989. Malaise en Suisse. Au deuxième jour de sa visite officielle en Chine, où il a notamment rencontré le premier ministre Li Keqiang et le président Xi Jinping, le président de la Confédération Ueli Maurer a eu droit à une présentation de troupes blindées pour son accueil à Pékin, ce qui n'était encore jamais arrivé pour un dirigeant occidental.

Le conseiller fédéral a toutefois eu une expression malheureuse au micro de la radio alémanique SRF qui lui demandait s'il participait ainsi à la réhabilitation d'une armée chinoise responsable du massacre de la place Tiananmen en 1989. «Je pense que nous pouvons tirer un trait depuis longtemps sur cette histoire. Nous, au DDPS, avons des contacts réguliers avec la Chine depuis 15 ans», a déclaré Ueli Maurer.

Concernant les droits de l'homme, le conseiller fédéral ne s'est pas engagé: «J'ai une nouvelle fois confirmé que la Suisse respectait les performances de la Chine. Le pays a sorti plus de 300 millions de personnes de la misère en peu de temps.»

Du cynisme face aux victimes

Carlo Sommaruga, vice-président socialiste de la Commission de politique étrangère du Conseil national, a fortement réagi. «C'est scandaleux et indigne, a-t-il déclaré. Maurer devra s'expliquer lors de la prochaine réunion de la commission.»

Christa Markwalder, conseillère PLR également membre de la commission, juge «très problématique» les propos d'Ueli Maurer: «C'est du cynisme face aux victimes du massacre.»

Ne pas oublier l'accord de libre-échange

Hannes Germann, président UDC de la Commission de politique étrangère du Conseil des Etats, prend la défense de son conseiller fédéral, rappelant que ces propos doivent être compris à la lumière de l'accord de libre-échange conclu dernièrement avec Pékin. «On ne veut pas mettre en danger ce bon dialogue.»

Gerhard Pfister, conseiller national PDC, insiste pour ne pas dramatiser l'affaire. «Il ne nous appartient pas en tant que Suisses d'émettre des reproches pour ce qui s'est passé il y a plus de 20 ans, aussi dramatique soit-il». Le DFAE n'a pas voulu prendre position jeudi soir sur les propos d'Ueli Maurer. (Newsnet)

Créé: 19.07.2013, 11h03

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