dimanche 18 août 2013

Payé pour ne rien faire

Payé pour ne rien faire

Privé de ses charges pour cause de harcèlement, le conseiller communal chaux-de-fonnier Jean-Charles Legrix continue de percevoir son salaire mensuel de 15 000 francs. Privé de son dicastère par ses collègues, le conseiller communal chaux-de-fonnier Jean-Charles Legrix va-t-il démissionner? La décision n’appartient qu’à lui et hier soir, au retour d’un séjour à Bourg-en-Bresse (F), il a fermement écarté cette hypothèse sur le plateau du «19:30» de la RTS: «Non, je ne démissionnerai pas. Mes collègues ont souhaité me lyncher, mais je suis élu par le peuple.»

Ecarté depuis qu’un audit l’accuse de harcèlement moral envers les employés de la voirie, l’élu UDC peut, s’il le veut, percevoir son salaire mensuel de 15 000 francs sans travailler. «En théorie, cet élu peut toucher son salaire annuel de 195 000 francs jusqu’à la fin de la législature», indique le nouveau président de la métropole horlogère, Pierre-André Monnard. Comme les prochaines élections se dérouleront au printemps 2016, un demi-million de francs est en jeu.

Il porte plainte Ses quatre collègues ont privé Jean-Charles Legrix de tout lien hiérarchique avec ses employés. C’était là l’essentiel, pour préserver le personnel. «Sur les 47 employés entendus, 30 se sont dits apeurés et 10 terrorisés», résume Pierre-André Monnard. Du jamais-vu dans la première ville du canton, avec ses 39 000 habitants. Mais Jean-Charles Legrix contre-attaque. Pour lui, les témoignages qui évoquent de l’humiliation publique ne sont que «pure calomnie». Il a d’ailleurs annoncé son intention de porter plainte pour diffamation. Les quatre membres du Conseil communal se retrouvent maintenant avec le Département des infrastructures et des énergies sur les bras. Ils se répartiront entre eux la charge de travail ce mercredi lors de leur séance hebdomadaire. Il en ira ainsi jusqu’à une éventuelle démission de Jean-Charles Legrix.

L’élu UDC sera donc privé de travail. En revanche, il est impossible de lui retirer son titre. Jean-Charles Legrix est et restera conseiller communal. «C’est un élu du peuple. Il faut respecter les règles démocratiques», insiste Pierre-André Monnard. Même constat du côté du conseiller d’Etat Alain Ribaux: «Il n’existe aucune mesure de destitution.» Les députés peuvent essayer de combler cette lacune en réformant les institutions, mais la panacée n’existe pas: «Seul le peuple peut défaire ce qu’il a fait», rappelle Alain Ribaux.

Jean-Charles Legrix n’est plus habilité à représenter la Ville à l’extérieur. Par contre, l’élu UDC n’est pas exclu des séances de l’exécutif et du législatif. Il peut, jusqu’à nouvel avis, prendre part aux discussions et aux décisions. Et c’est ce qu’il entend faire. (Le Matin)

Créé: 19.08.2013, 06h59

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