Trop peu de WC et pas de papier

«Indigne de Genève»
Pour limiter la casse et le budget, la Ville a supprimé des WC, et a décidé d’enlever les porte-savon, le savon, l’essuie-main et les lunettes. «C’est carcéral», constate la conseillère municipale PLR Sophie Courvoisier. La jeune femme avoue ne jamais se promener sans son produit antibactérien lorsqu’elle n’a pas d’autre choix que de fréquenter les latrines: «La plupart du temps, je préfère aller boire une eau à 6 fr. 50, même si je n’ai pas soif, plutôt que d’aller aux toilettes publiques.»
Directeur de la société de produits de nettoyage Grellor, Pierre Grelly trouve que les WC publics en général sont «irrespectueux» et «indignes» de Genève, ville internationale: «Certains datent des années 70. Il ne faut pas croire: les joints ont la mémoire de la contamination!» Cette semaine, le député Frédéric Hohl a écrit aux autorités administratives genevoises pour faire part de ses préoccupations sur le sujet: «J’imagine bien que la Ville n’a ni les moyens ni l’envie d’entretenir des toilettes. Dans ces conditions, pourquoi ne pas travailler sur un appel d’offres pour proposer, autour de la rade, six unités de toilettes mobiles avec un service payant et du personnel, ce que l’on appelait à l’époque la dame pipi? Cela dit en passant, les toilettes d’une cité, c’est aussi une carte de visite, comme elles le sont pour un restaurant!» En charge du Département des constructions et de l’aménagement, le conseiller administratif Rémy Pagani n’entend en aucun cas faire débourser les utilisateurs. «C’est une prestation publique que nous sommes capables de payer», répond le magistrat d’Ensemble à gauche. Rémy Pagani dénonce lui aussi les «incivilités» commises dans les lieux d’aisances: «C’est dramatique.» Et de rappeler qu’en 2010 la Ville a débloqué un crédit de 2,5 millions pour retaper les toilettes. «Douze ont été rénovées et le reste va suivre dans les deux ans à venir», promet-il. En attendant, il faudra faire avec. Un conseil pour les milliers de Romands qui viennent ce soir au grand feu d’artifice: allez vous soulager à la gare Cornavin. Cela vous en coûtera 1 fr. 50, mais les lieux sont nickel. Pour les hommes, il reste toujours la solution «derrière l’arbre». Mais, attention, le règlement sur la propreté et la salubrité est très clair: il est interdit d’uriner sur la voie publique. Si vous contrevenez à cette disposition, il vous en coûtera 150 francs. «On amende régulièrement pendant les Fêtes de Genève», confirme Jean-Philippe Brandt, porte-parole de la police genevoise. (Le Matin)
Créé: 10.08.2013, 10h48
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