lundi 3 septembre 2012

Berne empoigne le tabou des heures supp’

Rares sont les Suisses qui ne font «que» 42h par semaine. Le Secrétariat à l’économie veut serrer la vis et obliger les salariés à timbrer«Nous voulons mieux protéger les employés. Cela signifie qu’ils devraient saisir leurs heures de travail, quelque soit leur branche d’activité.» Le chef du Secrétariat à l’économie (Seco), Serge Gaillard, dirigera jeudi la commission fédérale du travail. Et, selon le journal alémanique «SonntagsBlick», le retour généralisé à la timbreuse, – ou tout autre moyens de noter ses heures –, est à l’ordre du jour. Seuls seraient exemptés les cadres ou les collaborateurs qui gagnent plus de 175 000 fr. annuels.

Horaires explosés

Un décret dans ce sens pourrait être proposé au Conseil fédéral avant la fin de l’année. Car sous couvert de flexibilité, les salariés font exploser leurs horaires. Selon les chiffres Seco, 15% d’entre eux ne recensent même plus le temps qu’ils consacrent à leur job.
Le secteur bancaire est le premier visé par ce tour de vis. Les patrons sont farouchement opposés à timbrer tous azimuts. On préfère faire confiance, comme le rappelle Blaz Stückelberger, directeur de l’Association patronale des banques en Suisse: le collaborateur est censé annoncer spontanément leur excédent de travail à la fin de la semaine.

Peur de perdre son job

Mais, avec la pression économique et la peur de perdre son job, rares sont ceux qui réclament leur dû. «Les heures supplémentaires ne sont souvent plus comptées, difficilement compensées, rarement payées. D’ailleurs à quoi bon, si leur paiement entraîne une réduction du bonus?» s’interroge Denise Chervet, secrétaire générale de l’Association suisse des employés de banque.

0 comments:

Enregistrer un commentaire