dimanche 3 février 2013

Les patrons veulent privatiser les prisons

La fédération suisse des entreprises estiment que les pénitenciers doivent être financés par le secteur privé.Pas moins de 6599 personnes dorment à l'ombre aujourd'hui en Suisse. Un chiffre qui ne cesse de grimper. Quelque 1000 places supplémentaires sont prévues ces prochaines années afin de faire face à ­cette augmentation alarmante, a indiqué «Der Sonntag».

Où trouver les centaines de millions de francs que coûteront ces futurs aménagements? Economiesuisse veut lancer une enquête pour savoir si les établissements pourraient être financés par le secteur privé. «Les coûts de ces infrastruc­tures publiques devraient être examinés par un partenariat public-privé (PPP), a déclaré Kurt Lanz, membre de la di­rection d'Economiesuisse. A condition que la sécurité et la qualité soient garanties, rien ne s'oppose à ce que les prisons soient gérées par le privé.»

Une économie de 5%

Le modèle PPP prévoit que les pouvoirs publics mandatent un partenaire privé pour construire puis exploiter l'établissement; il a fait ses preuves dans le canton de Berne. Le premier projet carcéral en PPP de Suisse a en effet vu le jour l'an dernier à la prison de Berthoud. Un mode de financement qui a permis une économie de 5%, affirme sa directrice.

Mais la justice bernoise a exclu son exploitation par une entreprise privée: «La réclusion est l'intervention la plus radicale envers un individu et elle doit non seulement être décidée, mais aussi cadrée par l'Etat», estime Thomas Freytag, président de l’association des maisons d'arrêt.

0 comments:

Enregistrer un commentaire