mercredi 13 mars 2013

Bientôt des rosés coupés au blanc

La Confédération souhaite que la Dôle blanche et l'Oeil-de-Perdrix soient définis comme des vins rosés - donc rouges - auxquels l'on peut adjoindre 10% de blanc. La Dôle blanche passerait ainsi de vin blanc à vin rouge. La Dôle blanche et l'Oeil-de-Perdrix, vins AOC du canton du Valais et du canton de Neuchâtel, se préparent à changer de robe officielle. La Confédération souhaite qu'ils soient définis comme des vins rosés - donc rouges - auxquels l'on peut adjoindre 10% de blanc. La Dôle blanche passerait ainsi de vin blanc à vin rouge.

La requête de la Confédération vise à harmoniser droit fédéral et législations cantonales. La pratique qui consiste à couper par 10 à 15% de vin blanc la Dôle blanche et l'Oeil-de-Perdrix, issus de Pinot noir pur ou d'un assemblage où le Pinot noir domine, n'est théoriquement pas légale au niveau fédéral, même si ancrée dans la tradition depuis des décennies.

Autrement dit, alors que la Confédération classe l'Oeil-de-Perdrix et la Dôle blanche dans les rosés, auxquels on ne doit pas adjoindre du blanc, la Dôle blanche est définie comme vin blanc par le canton du Valais et l'Oeil-de-Perdrix qualifiée d'exception par le canton de Neuchâtel. La Confédération propose donc qu'une exception soit faite pour ces deux vins AOC de tradition suisse, désormais définis comme des rosés pouvant être coupés avec 10% de vin blanc.

Les chimistes cantonaux acceptent le changement de dénomination. «Cette modification est bien perçue puisqu'elle ne veut pas pousser à des changements de comportement, mais simplement calquer la législation sur la pratique», assure Elmar Psammatter, chimiste cantonal valaisan, contacté par l'ats. Il s'agit même d'une officialisation de la manière de faire, poursuit-il.

Les vignerons d'accord

Réunie mercredi, l'Interprofession de la vigne et du vin du Valais (IVV) se dit d'accord avec la nouvelle définition, n'y voyant aucun inconvénient. «Les traditions nationales seront préservées et reconnues, la législation sera calquée sur la pratique, sans compter que 10% de vin blanc pour le coupage conviennent parfaitement», affirme Paul-André Roux, président de l'IVV.

Même son de cloche du côté de l'Interprofession viti-vinicole neuchâteloise (IVN), avec une réserve toutefois: «Nous souhaiterions que la Confédération inscrive que l'Oeil-de Perdrix ne peut être coupé qu'avec du Pinot gris ou du Pinot blanc, pour garantir la qualité du vin et pour que cela ne soit pas fait avec des excédents de Chasselas», souligne son président Yann Huguelit.

Querelle de longue date

Comme la Dôle blanche - issue de Pinot noir ou d'un assemblage entre Pinot noir et Gamay où le premier domine - figurait dans la liste des vins blancs il y a environ 40 ans, une querelle avait éclaté entre les vignerons valaisans et le chimiste cantonal, allant jusqu'au tribunal.

Les vignerons l'ont emporté et la Dôle blanche a été définie comme un vin blanc, de même que l'Oeil-de-Perdrix. Les vignerons ont ainsi pu officiellement la couper avec du vin blanc, même si cette pratique demeurait opposée au droit fédéral, explique Elmar Psammatter.

L'élaboration de la Dôle blanche et de l'Oeil-de-Perdrix consiste à ne pas cuver, ou seulement pendant quelques instants, les raisins et de les presser avant que toute fermentation débute afin d'extraire les arômes et de donner une couleur ocre au vin. La fermentation vient ensuite, suivie d'une adjonction éventuelle de vins blancs.

La requête de la Confédération intervient dans le cadre de la révision de l'ordonnance sur les boissons alcooliques et de treize autres ordonnances dans le domaine des denrées alimentaires. Elle a été mise en consultation par le Département fédéral de l'Intérieur (DFI) jusqu'au 15 mars. (ats/Newsnet)

Créé: 13.03.2013, 17h06

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