
La délégation vaudoise sera composée des conseillers d'Etat Pierre-Yves Maillard (président du gouvernement), Pascal Broulis (finances), et Philippe Leuba (économie), a indiqué ce dernier mercredi. Le but est d'obtenir «des informations précises sur ce dossier, alors qu'il n'y a que des fuites pour le moment».
Aussi vite que possible
La rencontre devrait avoir lieu «aussitôt que possible», a déclaré de son côté Pascal Broulis en marge d'une conférence de presse de la Fondation Leenaards à Lausanne. «C'est dans six mois qu'ils (Tamedia) verront plus clair. Ils feront le point au début de l'automne sur la déclinaison des 34 millions» d'économies pour l'ensemble de la Suisse (18 pour la Suisse romande).
«Nous demanderons des explications sur la marge bénéficiaire de 15%, pourquoi 15% ? C'est quelque chose qui me choque», a affirmé Pascal Broulis. Le conseiller d'Etat a laissé entendre qu'ils pourraient faire comprendre à Tamedia «que 15% n'est pas un taux crédible de rentabilité, on peut essayer de discuter là-dessus».
Aides d'Etat difficiles
Interrogé sur les moyens d'action du gouvernement, Pascal Broulis a indiqué que «ça semble difficile de venir avec des aides d'Etat, il n'y en a pas». Comparé à d'autres engagements récents du canton pour des secteurs économiques en difficulté, le Vaudois a nuancé: «on n'est pas dans la même logique, il faut parler de la pluralité de la presse, de la diversité, de l'indépendance».
En rachetant un groupe de presse, Tamedia a «une responsabilité sociale». «Pour l'instant on va écouter, qu'ils nous présentent leur stratégie, en rappelant que la presse reste un rouage fondamental de la société, c'est clair et net», a conclu le ministre des finances.
Manif à Genève et bientôt à Lausanne
Sur le terrain, une cinquantaine de journalistes de la Tribune de Genève ont débrayé mercredi matin pour protester contre les mesures d'économies de Tamedia. Ils ont fait part de leurs inquiétudes aux exécutifs de la Ville et du canton, qui leur apportent leur soutien.
«C'est la presse qu'on assassine», «Non au grounding de la presse romande», «Sans employés, pas de rentabilité», «Non au presse-citron», «Un journal n'est pas une vache à lait», pouvait-on notamment lire sur les fausses manchettes brandies en guise de pancarte. Des sympathisants se sont joints au cortège des employés de la «Julie» qui a bruyamment défilé au centre-ville.
Résolution
Réunie en assemblée générale mardi soir, la Société des rédacteurs et du personnel du quotidien genevois a adopté une résolution qui dénonce les conséquences néfastes qu'entraîneraient les coupes de 34 millions dans les journaux du groupe. Les économies de 17,8 millions prévues en Suisse romande menacent les emplois, voire la pérennité de certains titres.
Or Tamedia a dégagé 152 millions de bénéfice net en 2012, dont 47 millions a été redistribué à ses actionnaires. Les employés du secteur de la presse ont fait assez d'efforts ces dernières années, note la Société des rédacteurs, qui appelle les citoyens, lecteurs et politiques «à se mobiliser pour défendre la diversité et la qualité de l'information, essentielles pour la démocratie».
Soutiens politiques
Mercredi matin, les manifestants ont donc apporté une copie de cette résolution, adressée aux responsables du groupe zurichois, aux exécutifs de la Ville de Genève et du canton qui leur ont garanti leur soutien. «Le conseil administratif a envoyé une lettre à Tamedia», leur a indiqué le maire de Genève Rémy Pagani, accompagné de ses collègues Sami Kanaan et Guillaume Barazzone.
Côté vaudois, une délégation des titres du groupe basés à Lausanne, dont les journaux 24 Heures et Le Matin, se réunira à son tour mercredi à 17h à la gare de Lausanne. Les journalistes doivent également manifester leur mécontentement par rapport au plan d’économies décrété par Tamedia. (ats/Newsnet)
Créé: 27.03.2013, 14h28
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