Du Mont-Blanc à l’Oural

Les concepteurs genevois du Refuge du Goûter, sur la route du Mont-Blanc, ont reçu quatre prix pour ce bâtiment futuriste, qui devrait ouvrir début juin. Il n’est pas encore ouvert ni même inauguré mais il a déjà reçu quatre prix. Il ? C’est le Refuge du goûter, cet édifice futuriste construit à 3,835 mètres d’altitude planté au bord du vide sur la route du Mont-Blanc. La dernière récompense en date ? Le prix Eurasian, qui sera officiellement remis à ses deux concepteurs genevois par le gouverneur de Yekaterinburg, la capitale de l’Oural, le 28 mai prochain. «C’est l’un de mes architectes, originaire de Yekaterinburg et qui a travaillé sur le Refuge du Goûter qui nous a inscrit à ce prix», explique l’architecte Hervé Dessimoz, à l’origine du projet avec l’ingénieur bois Thomas Büchi. Les deux Genevois se disent très «honorés». «C’est une reconnaissance pour mon atelier d’architectes qui a travaillé dur pour construire des bâtiments en Russie, dont un centre commercial de 85'000 m2 à Saint-Pétersbourg, le double de la surface de Balexert», poursuit Hervé Dessimoz.

En attendant leur visa pour se rendre en Russie où ils donneront une série de conférences à l’Université, les deux hommes saluent la nouvelle qui est tombée lundi : à savoir la signature d’une convention entre la Fédération française des clubs alpins et de montagne et la Compagnie des guides de Chamonix et de Saint-Gervais. Cet accord devrait enfin permettre l’ouverture du nouveau refuge, en prévoyant la présence d’un guide pour neuf alpinistes. Car au sommet du Mont-Blanc, la bataille faisait rage depuis plusieurs mois. L’arrêté d’ouverture du refuge a certes été signé le 6 août 2012. Mais quelques jours plus tard, une alarme de surchauffe se déclenche dans le circuit de refroidissement du système solaire thermique. Du coup, le Maire de Saint-Gervais prononce un arrêté de fermeture. Les guides de montagne s’en mêlent. Et c’est finalement grâce à l’intervention du Préfet de Haute-Savoie, Georges-François Leclerc, que les choses ont pu se régler. «Une sécurité raisonnée permet parfois aussi de résoudre d’autre problèmes qui peuvent se poser », a-t-il déclaré hier sur les ondes de France Info. Pour le Genevois Thomas Büchi, «plus rien ne peut désormais s’opposer à l’ouverture du refuge début juin. Je suis heureux que ces querelles s’apaisent. Cela permettra de reconnaître le travail des ouvriers qui ont risqué leur vie pendant trois ans pour réaliser ce chantier de l’extrême. » (Le Matin)

Créé: 14.05.2013, 19h01