samedi 18 mai 2013

Les jobs d'avenir ne passent pas par l'uni

Selon le magazine «Forbes», les métiers du futur ne nécessiteront pas de formation académique. Une bonne nouvelle pour la Suisse et son système d’apprentissage. Vous voulez vous en sortir? Eh bien n’allez pas à l’université. Le très sérieux magasine Forbes a analysé les métiers qui connaissaient le plus gros développement aux États-Unis et il a conclu que les jobs du futur ne réclamaient pas forcément une maîtrise ou un doctorat. Prenez le secteur d’aide à la personne. En raison du vieillissement de la population, ce domaine va prendre de plus en plus d’importance. La Suisse, qui connaît déjà une pénurie dans cette branche, n’échappe pas à ce constat. «Dans ce secteur, comme par exemple dans celui des polymécaniciens, des automaticiens, des bouchers et des boulangers, nous constatons déjà des manques, relève Christophe Reymond, directeur du Centre patronal. Il ne faut pas penser que parce qu’il y a une tertiarisation de l’économie, il faut forcément passer par une formation académique.» Sur les 7000 places d’apprentissage qui n’ont pas trouvé preneur l’année dernière la plupart se situaient dans les industries de transformation, les services, les professions techniques et la construction. «Pourtant, les métiers artisanaux sont loin d’être des pièges en termes de réalisation personnelle», réagit Christophe Reymond.

Formation indispensable

Mais attention, si un passage par l’université n’est pas obligatoire, effectuer une formation l’est. Les études montrent que les personnes peu qualifiées, lorsqu’elles sont au chômage, y restent plus longtemps que les autres. Par chance, la Suisse a, contrairement aux Etats-Unis, une arme secrète: l’apprentissage. Il y a quelques jours, dans les colonnes du «Matin», Nayla Hayek, présidente du Swatch Group, avait d’ailleurs lancé un vibrant plaidoyer en faveur de la formation duale. «Tout le monde veut étudier pour obtenir un statut plus apprécié, tandis que les travailleurs manuels sont moins bien considérés dans notre structure sociale, avait-elle ainsi déclaré. Or le savoir-faire suisse est un de nos biens les plus précieux. On a besoin de juristes et de médecins, mais aussi d’électriciens et de menuisiers.»

Une vision partagée par Véronique Polito. «Deux tiers des jeunes Suisses effectuent une formation professionnelle, une filière qui séduit un peu plus en Suisse alémanique qu’en Suisse romande, remarque la secrétaire centrale de l’Union syndicale suisse. Ils ont beaucoup de possibilités de s’intégrer professionnellement car leur formation correspond aux besoins du marché. Et surtout, ils peuvent continuer à se former par la suite.»

Reste la question des salaires. Car si l’étude de Forbes prétend qu’un diplôme académique n’est pas indispensable pour bien gagner sa vie, les différences entre universitaires et non-universitaires sont bel et bien là. «Les employés qui n’ont qu’un CFC ont vu leur salaire diminuer ces dernières années alors que ceux qui ont des diplômes universitaires ont plutôt vu leur revenu augmenter», souligne Véronique Polito. Par contre, les personnes qui ont fait un apprentissage et qui continuent à se former ont de bonnes perspectives salariales.» C’est d’ailleurs souvent par crainte d’une mauvaise rémunération que des parents hésitent à ce que leur enfant effectue un apprentissage. (Le Matin)

Créé: 18.05.2013, 11h29

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