
Aujourd'hui, les pensions AVS mensuelles se situent entre 1170 et 2340 francs (3510 francs pour un couple) et la situation n'est guère meilleure pour le 2e pilier. «La génération qui partira à la retraite entre 2020 à 2040 et qui subira la révision obtiendra une rente qui correspond à peine au 60% du dernier revenu pour ceux qui gagnent jusqu'à 50'000 francs par an», a expliqué jeudi devant la presse à Berne Martin Flügel, président de Travail.Suisse. Un tel revenu ne permet pas d'assurer le niveau de vie.
Mais avec l'augmentation de la population, il est nécessaire d'agir. Pour Travail.Suisse et la SEC, le modèle du chef du Département fédéral de l'Intérieur qui vise une approche globale incluant l'AVS et la LPP va dans la bonne direction. Il dépasse les mesures isolées des partis bourgeois comme l'augmentation de l'âge de la retraite des femmes à 65 ans. Mais il nécessite un certain nombre de garanties.
Prélèvements à la hausse
Sur le volet de l'AVS, la situation est solide. En 2012, elle a fait un bénéfice de plus de 2 milliards de francs et le capital couvre 109% des dépenses annuelles. Selon les perspectives financières de l'Office fédéral des assurances sociales (OFAS), ce premier pilier de la prévoyance vieillesse aura besoin d'un financement supplémentaire dès 2025.
Pour éviter une baisse des prestations ou une augmentation de l'âge de la retraite - qui correspondrait à trois ans de plus, soit 68 ans - Travail.Suisse et la SEC propose un automatisme financier. Soit dès lors que la fortune de l'AVS passe au-dessous d'un certain seuil (par exemple 50% des dépenses annuelles), un prélèvement échelonné se déclenche automatiquement, qu'il s'agisse d'un prélèvement sur les salaires ou sur la TVA, a expliqué Matthias Kuert Killer, économiste chez Travail.Suisse.
Transparent
«Cette solution permettrait une totale transparence dans la discussion politique et la population connaîtrait le prix à payer en cas de refus d'une telle mesure», a-t-il soutenu. Si on choisit une augmentation automatique de la TVA, on fait participer les rentiers au financement de l'AVS.
Le projet d'Alain Berset propose de dissocier des dépenses la contribution fédérale à l'AVS. Pour Travail.Suisse et la SEC, cela signifierait que la Confédération collaborerait proportionnellement dans une moindre mesure aux dépenses supplémentaires engendrées par l'évolution démographique. Les syndicats refusent une telle dissociation.
Ne pas aller au-delà de 65 ans
Quant à l'âge de la retraite, il est irréaliste, selon les syndicats, d'envisager un relèvement général. Même les entrepreneurs refusent une telle mesure sachant que les places de travail pour cette catégorie d'employés ne sont pas assurées. Il faut plutôt miser sur une flexibilisation de l'âge de référence compensée de manière sociale. Et pour les femmes, viser l'égalité des salaires.
Sur le volet du 2e pilier, si l'on maintient le taux de conversion du capital en rente au taux actuel (minimum légal de 6,8%), cela pourrait entraîner un déficit de 300 à 600 millions de francs, selon les scénarios. Des mesures sont nécessaires et les syndicats n'excluent pas a priori une baisse du taux de conversion, mais avec des compensations à la clé.
Il s'agit avant tout d'assurer aux revenus modestes, aux travailleurs à temps partiel et aux personnes employées par plusieurs patrons une amélioration de la la sécurité vieillesse. Car ces groupes qui comptent beaucoup de femmes sont aujourd'hui clairement défavorisées dans la LPP et ne peuvent constituer une protection de prévoyance suffisante, a relevé Hans-Ulrich Schütz, collaborateur de la SEC. Des mesures techniques calculer la rente, comme diminuer la déduction de coordination, doivent être prises.
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