dimanche 19 mai 2013

Yvan Perrin entre au gouvernement neuchâtelois

Le conseiller national a passé la rampe et entre au Conseil d'Etat neuchâtelois. Les trois candidats socialistes ont également été élus, ainsi que le PLR Alain Ribaux. Le gouvernement bascule à gauche. Le nouveau Conseil d'Etat compte désormais 3 socialistes, un UDC et un PLR. A l'issue du 2e tour de l'élection, c'est le socialiste sortant Laurent Kurth qui est arrivé en tête avec 28'834 suffrages, devant Jean-Nat Karakash (PS) avec 28'333 voix, Alain Ribaux (PLR) avec 27'130, Yvan Perrin (24'895) et la socialiste Monika Maire-Hefti (24'530).

Le ministre sortant PLR Thierry Grosjean termine à la 6e place avec 21'794 suffrages. C'est la victoire de la seule candidate féminine sur ce dernier qui a permis à la gauche de fêter une victoire dimanche. La participation s'est élevée à 40,18%.

Coup de balai

Les électeurs neuchâtelois ont donc confirmé les résultats du 1er tour. Ce faisant, ils ont réalisé jusqu'au bout le coup de balai et le changement d'équipe en évinçant Thierry Grosjean, entré au Conseil d'Etat en décembre 2010. Le gouvernement est désormais composé presque exclusivement de nouveaux venus. Entré en fonction en décembre 2012, Laurent Kurth devient donc le ministre le plus expérimenté de cette nouvelle équipe.

Le canton de Neuchâtel se retrouve donc avec un Conseil d'Etat qui a basculé à gauche et un Grand Conseil qui, lui, dispose désormais d'une majorité de droite. Une situation qui pourrait conduire à un blocage institutionnel sur certains dossiers même si l'esprit d'équipe prévaut au sein du Conseil d'Etat.

Victoire d'Yvan Perrin

Vainqueur du jour est Yvan Perrin, qui a réussi son pari. «C'est un grand soulagement», a déclaré le conseiller national une fois les résultats définitifs connus. «J'appréhende cette tâche avec grande humilité», a-t-il déclaré très ému. Il a réussi à engranger des suffrages au-delà de son parti.

Yvan Perrin estime qu'il n'y a aucun antagonisme ou inimitié avec les autres élus du Conseil d'Etat. «Il faut privilégier l'esprit d'équipe», a ajouté l'élu UDC. Il a admis qu'il nourrissait un peu d'anxiété par rapport à ces quatre prochaines années, évoquant un grand mélange de sentiments.

Reste maintenant à savoir si ses problèmes de santé, qu'il n'a pas contestés durant la campagne, lui permettront de gouverner et de résister au stress. En entrant au Conseil d'Etat, Yvan Perrin devient le 2e UDC à franchir le seuil d'un exécutif cantonal romand après Oskar Freysinger en Valais. Il a déjà indiqué qu'il allait quitter son siège au Conseil national après presque dix ans sous la Coupole fédérale. Il devrait être remplacé par l'UDC Raymond Clottu.

Percée de la gauche

La gauche a également réussi son pari. Le PS a pu compter sur la mobilisation et l'engagement des Verts et du POP qui ne présentaient pourtant pas de candidats. L'élection, incertaine jusqu'au dernier moment, a été accueillie par des clameurs, les sympathisants de la gauche s'étant déplacés en masse dans la cour du Château. L'élection de Laurent Kurth et celle de Jean-Nat Karakash n'ont par contre jamais fait le moindre doute. Après le PLR en 2009, c'est au tour du PS de détenir une position dominante.

L'élection de Monika Maire-Hefti a suscité cris de joie et applaudissements. La socialiste a exprimé sa joie pour les femmes du canton : «cela me réjouit énormément, et surtout pour les femmes, qui méritent d'être représentées au Conseil d'Etat.» L'élue juge qu'il y a eu «une prise de conscience que le gouvernement a besoin de personnalités fortes et d'énergies nouvelles». Elle souligne la nécessité de tous tirer à la même corde désormais, pour repositionner Neuchâtel comme un canton fort.

Echec du PLR

Le PLR accuse un sérieux revers. Il ne détient plus qu'un siège, celui d'Alain Ribaux, contre 3 lors de la précédente législature. Le parti, déjà en perte de vitesse sur la scène nationale, n'a donc pas pu redresser la barre. Les électeurs ont voulu tirer un trait sur une législature marquée par des affaires et des tensions entre les membres du gouvernement.

Les difficultés rencontrées par les deux sortants, Thierry Grosjean et Philippe Gnaegi - qui a abandonné entre les deux tours - ont profité à l'UDC. Le PLR avait refusé de signer une alliance avec le parti agrarien.

Vaincu, Thierry Grosjean ne s'est pas départi de sa jovialité habituelle. Il a félicité son collègue de parti Alain Ribaux pour son élection, avant de saluer chaleureusement le socialiste Jean-Nat Karakash. «Le peuple a toujours raison, je m'incline», a commenté Thierry Grosjean, qui estime sortir la tête haute et avoir mis en ordre son département. Le vigneron ne semblait pas abattu, ni par la déception ni par la crainte du désoeuvrement: «j'ai un métier exceptionnel, un cadre de vie fantastique et une famille formidable».

La prestation de serment des nouvelles autorités aura lieu le 28 mai. D'ici là, les départements auront été répartis entre les cinq élus. (ats/Newsnet)

Créé: 19.05.2013, 15h48

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