lundi 10 juin 2013

Le divorce pour contourner la loi

Le promoteur valaisan Jean-Marie Fournier propose aux couples de se séparer et à ses concitoyens de se convertir à l’islam pour acquérir une résidence secondaire. Jean-Marie Fournier veut-il encourager les couples à se séparer et les Valaisans à se convertir à l’islam? Le promoteur immobilier et PDC valaisan aurait des trucs pour contourner la Lex Weber limitant le nombre de résidences secondaires. Dans une interview au site LesObservateurs.ch, ses solutions consisteraient en effet à «avoir le mari et la femme qui ont des papiers dans deux communes différentes», ajoutant que «les musulmans seront avantagés puisqu’ils peuvent avoir quatre à six femmes» et qu’ainsi «le problème sera atténué».

Marché faussé

Jean-Marie Fournier se marre et confirme ses propos, volontairement provocateurs: «Séparer les couples? Mais c’est un witz pour démontrer l’inanité de cette initiative, rigole-t-il. De plus, je pense que les liens dans un couple ne se limitent pas à des papiers.» Comme le gag sur les musulmans? «C’est pour prouver que tout cela est ridicule, ajoute-t-il, plus sérieusement. Car en modifiant le statut juridique d’une résidence qui passerait de secondaire en principale, le marché ne serait plus le même et totalement faussé.»

«La loi suisse permet effectivement de modifier le statut d’une maison, mais il ne faut pas que ce soit virtuel, précise l’avocat et député PLR genevois Cyril Aellen. En clair, les personnes concernées doivent réellement résider là où elles le déclarent. Ce qui n’empêche évidemment pas les couples de se voir régulièrement.» Ce système est d’ailleurs appliqué par l’ancien maire de la Ville de Genève, l’écologiste Patrice Mugny. Retraité, ce dernier réside à Mase, dans le val d’Hérens, alors que sa femme est restée domiciliée à Genève. Madame se rend très régulièrement en Valais.

Le conseiller d’Etat PDC genevois Pierre-François Unger, qui possède un mazot sur les hauteurs de Sion, n’entend pas profiter de cette possibilité. Pour lui ou pour son épouse, pas question de déposer des papiers en Valais. «Nous nous retrouverions avec deux résidences principales, explique-t-il. Il nous serait dès lors impossible d’éventuellement vendre notre mazot comme maison secondaire.» Un avis que partage Roger Golay, le président du MCG, qui vient d’acquérir une habitation au-dessus de Monthey. «Ce serait une grosse connerie en cas de revente», tonne-t-il.

Pour Franz Weber «toutes les astuces sont possibles et plus rien ne m’étonne». Face à l’éventualité de ce type de combine, qu’il qualifie d’«invraisemblable», l’écologiste annonce que sa fondation et lui-même enquêteront dès l’entrée en vigueur de la loi. (Le Matin)

Créé: 10.06.2013, 10h41

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