
Des élus perplexes
Au Parlement, en pleine discussion sur la Lex USA, l’omnipotence américaine alimente un malaise grandissant. La conseillère nationale Isabelle Moret (PLR/VD) estime que le comportement américain l’oblige «à faire attention à ce qu’elle écrit. Je ne tiens pas à être bloquée dans un aéroport avec enfants pour des propos que j’aurais tenu sur Internet.» Pour Yvan Perrin (UDC/NE), les moteurs de recherche basés sur des mots-clés engagent à une certaine prudence «sur la façon dont on dit les choses».
Finalement Carlo Sommaruga lâche le mot: «Nous en arrivons à nous autocensurer!» La sécurité informatique et les craintes de cyberguerre sont des sujets récurrents au Parlement. Mais, comme le constate Christophe Darbellay (PDC/VS), «avec l’évolution des nouvelles technologies, on essaie de suivre. Mais sur le plan législatif, on n’arrive pas.» Autrement dit, il est quasi impossible de se défendre en Suisse à coups de lois contre l’invasion numérique américaine. Le souhaite-t-on aussi? Isabelle Moret rappelle que sur un autre plan les services de renseignement des deux pays «amis» collaborent et s’échangent des informations. «Il y a une certaine hypocrisie dans ce système.» Pour Yvan Perrin: «Les Américains ont une approche industrielle du renseignement. Plus ils en ont, plus ils sont contents. Mais le pourcentage exploité reste faible.»
La Suisse doit faire avec, mais intelligemment, comme l’explique l’expert en sécurité de l’information Stéphane Koch: «Renoncer aux nouvelles technologies serait une régression. Il est d’ailleurs très difficile de rester en Suisse en navigant sur le Net. Il faut sensibiliser, éduquer. Certains logiciels existent, mais cela demande une formation.»
(Le Matin)
Créé: 12.06.2013, 20h56
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