
L'an dernier, le Conseil fédéral a proposé de supprimer le statut permettant de travailler comme artiste de cabaret, estimant que les dispositions en vigueur depuis les années 1990 pour protéger les personnes travaillant dans ce domaine étaient insuffisantes. Les femmes notamment sont soumises à des conditions de travail précaires et sont exposées à la traite d'êtres humains de même qu'à la prostitution.
Mais au vu des réponses des milieux consultés, le Département fédéral de justice et police (DFJP) a décidé d'élargir la réflexion. «Il y a un besoin général d'agir dans un cadre qui dépasse le milieu des cabarets», estime-t-il.
Il a accepté mercredi la création d'un groupe d'experts placé sous la direction de l'ancienne conseillère d'Etat saint-galloise Kathrin Hilbert avant de décider s'il y a lieu de supprimer ou non le statut d'artiste de cabaret.
Ce groupe composé de représentants d'organisations de protection des femmes actives dans le domaine de l'érotisme, des partenaires sociaux, des cantons et des services fédéraux concernés va étudier des propositions pour améliorer la protection des femmes. Il se penchera notamment sur des mesures relevant du droit du travail, de la protection des victimes, de la prévention et de la coopération internationale.
Réglementé depuis 20 ans
L'admission d'artistes de cabaret étrangers est réglée, depuis plus de 40 ans, via l'octroi d'autorisations de travail. Un statut spécial a été créé dans les années 90. Les personnes en provenance d'Etats tiers qui viennent travailler en Suisse à ce titre ont l'interdiction absolue de se prostituer et d'inciter les clients à consommer de l'alcool.
Or cette clause ne suffit plus. Près de la moitié des cantons ne recourent plus à ce statut, faute de pouvoir suffisamment contrôler que l'interdiction de la prostitution est appliquée ou que les exigences minimales en matière de salaire sont respectées.
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