jeudi 4 juillet 2013

Attention, ça va piquer cet été!

Les fortes pluies qui se sont abattues sur la Suisse ce printemps, suivie des chaleurs estivales qui reviennent, les moustiques vont très bientôt apparaître en force et en appétit. Gare à vos peaux! Des rougeurs plein les gambettes et des démangeaisons exaspérantes. C’est très probablement le scénario qui nous attend dans les prochains jours. Selon les spécialistes, les moustiques s’apprêtent en effet à envahir la Suisse. En cause: les fortes précipitations de ces derniers mois, suivies de grosses chaleurs.

Cocktail explosif

«L’eau est l’un des facteurs qui favorisent le développement des moustiques», explique Olivier Glaizot, entomologiste au Musée de zoologie de Lausanne. Autre motif de leur arrivée en force: leur propagation dépend beaucoup des températures printanières. «En temps normal, certains moustiques apparaissent en mars, d’autres en avril et ainsi de suite jusqu’à fin août. Or le froid de cette année entraîne un effet de masse, avec des espèces qui arrivent toutes en même temps, dès qu’il fait chaud.»

La destination préférée des moustiques reste bien évidemment les régions marécageuses. «Les gîtes potentiels sont nombreux, précise Yves Gonseth, entomologiste au Centre suisse de cartographie de la faune. Ces insectes se reproduisent dans de l’eau stagnante peu profonde, comme les mares. Mais pas seulement, beaucoup d’espèces habitent aujourd’hui en ville. Une coupelle sous un pot de fleurs leur suffit.»

Sur une trentaine d’espèces présentes en Suisse, seule une dizaine s’attaquent à l’homme. Il n’existe pas de risques particuliers. Le moustique anophèle peut théoriquement transmettre le paludisme. Mais le parasite a été éradiqué au début du XXe siècle. Quant au moustique tigre, introduit en 2002 dans le Tessin, il est l’un des vecteurs du chikungunya. Néanmoins pour l’instant aucun cas n’a jamais été signalé en Suisse.

Quant à savoir si l’invasion se prolongera tout l’été, les spécialistes ne se prononcent pas. «Si les mares temporaires s’assèchent dans la saison, il n’y a pas de raison que les moustiques soient plus nombreux que les autres années à la fin de l’été», relativise Yves Gonseth. Tout dépendra donc de la météo des prochains mois. Une chose est sûre: l’effet de masse est garanti. (Le Matin)

Créé: 04.07.2013, 12h29

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