dimanche 21 juillet 2013

Le tournant énergétique n'est pas menacé

Le tournant énergétique n'est pas menacé

Malgré le séisme qui a secoué la région saint-galloise, samedi, Berne considère que la géothermie a toujours du potentiel.La Confédération et les organisations environnementales continuent de miser sur la géothermie, bien qu'elle soit à l'origine du séisme de samedi à St-Gall. Le tournant énergétique n'est de toute façon pas remis en question, qu'il se réalise avec ou sans cette technologie.

Il est encore trop tôt pour parler d'un échec de la géothermie profonde en Suisse, a indiqué dimanche à l'ats Marianne Zünd, porte-parole de l'OFEN. Les autres projets liés à cette technologie sont difficilement comparables avec celui de St-Gall.

«Les circonstances, comme la nature du sol, sont partout différentes, et il s'agit d'une technologie en plein développement. Pour ces raisons, chaque projet constitue en soi un projet pilote et l'on ne peut pas tirer des conclusions générales sur la base des expériences faites sur un seul site», a-t-elle expliqué.

L'OFEN reste serein: même si la géothermie devait être abandonnée, le tournant énergétique en Suisse ne serait pas remis en question. Selon les scénarios de l'office fédéral, les besoins se monteront en 2050 à quelque 60 térawatt-heures par an. La géothermie devrait en fournir quatre, soit environ 6%. Le photovoltaïque ou la nanotechnologie pourraient reprendre cette part à leur charge, estime Mme Zünd.

«Pas de risque zéro»

L'Alliance Environnement - composée de Greenpeace, Pro Natura, du WWF et de l'Association transports et environnement (ATE) - adopte une position similaire. «Nous ne nous faisons pas de soucis pour le tournant énergétique. La géothermie n'est pas impérativement nécessaire pour le réaliser», a souligné dimanche à l'ats Marco Pfister, expert à Greenpeace en énergies renouvelables.

«Il n'y a de toute façon pas de risque zéro», a souligné samedi François-David Vuataz, chargé d'enseignement au centre de géothermie à l'Université de Neuchâtel, dans une interview donnée lors de l'émission «Forum» de la RTS. Depuis de nombreuses années, des installations de ce type «fonctionnent très bien», autant dans la région parisienne que munichoise.

La présidente de la Société suisse de géothermie (SSG) Kathy Riklin se montre plus soucieuse. Selon elle, le séisme st-gallois donne un coup d'arrêt à cette technologie. Toute la lumière doit à présent être faite sur les causes du tremblement de terre, avant tout parce que de tels projets sont financés par de l'argent public, demande la conseillère nationale PDC zurichoise.

La ville s'excuse

Le conseil communal de St-Gall s'est excusé dimanche auprès de la population pour les désagréments provoqués par le tremblement de terre de la veille. La ville estime toutefois que les responsables du forage, dont l'intervention est vraisemblablement à l'origine du séisme, ont «bien réagi».

Les ingénieurs n'ont pas eu d'autre choix que d'injecter de l'eau pour bloquer l'arrivée de gaz dans la cavité. Même si cette action semble avoir entraîné le tremblement de terre, il fallait absolument protéger les collaborateurs qui se trouvaient sur le site contre le gaz, a justifié le chef des services industriels de la ville, Ivo Schillig.

Les travaux ont été momentanément interrompus. La cellule de crise observe désormais la situation et évalue le risque de répliques importantes. Ivo Schillig ne veut pas spéculer sur un éventuel abandon du projet st-gallois. «Nous jugeons toujours possible de pouvoir terminer le projet sans trop de risques». D'autres petites secousses sont à prévoir, prévient toutefois Stefan Wiemer, directeur du service sismologique suisse.

Samedi vers 05h30, un tremblement de terre d'une magnitude de 3,6 a été enregistré à l'ouest de la ville de St-Gall. La secousse a été clairement ressentie du lac de Constance jusque dans la région d'Appenzell. L'hypocentre, soit le point souterrain à l'origine du séisme, était situé à une profondeur de quatre kilomètres.

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