mercredi 17 juillet 2013

Les prix du poisson n'en finissent plus d'augmenter

Les prix du poisson n'en finissent plus d'augmenter

La tendance est très claire sur les marchés mondiaux: les prix du poisson s'envolent et la Suisse n'y échappe pas. De nouvelles espèces pourraient être proposées dans les rayons. Le constat est sans équivoque. «Les prix ont doublé en l'espace de cinq ans pour certains produits de poissons en provenance d'Asie», reconnaît Theodor Pulver, responsable des achats chez Bell, filiale de Coop.

Et ce n'est rien par rapport au calmar. «Une augmentation de 100% en deux ans. La tendance à la hausse ne s'essouffle pas», souligne Jacques Eng, importateur de poisson à la centrale d'achat Casic à Bâle.

Les pêcheurs, comme au Vietnam, préfèrent désormais vendre leurs prises aux locaux, ce qui réduit la demande et fait grimper les prix. «Les quantités d'espèces sauvages que nous pouvions nous procurer en Asie reculent sans cesse», souligne Theodor Pulver chez Bell au Tagesanzeiger.ch/Newsnet

Le saumon devient un luxe hors de prix

Les prix du poisson reflète la demande croissante des pays émergents, en tête desquels la Chine. La consommation de fruits de mer, d'huîtres et autres moules progresse chaque année de 20%, rappelle la FAO (Food and Agriculture Organisation) dans son dernier «Food Outlook». «Dans un avenir proche, la diminution de l'approvisionnement de certaines espèces de poissons va propulser les prix», prévient la FAO.

La Suisse a pu en avoir un avant-goût avec le saumon. «En août 2012, les prix étaient de 40% inférieurs à ceux d'aujourd'hui», souligne Theodor Pulver. Les prix sont passés de 4 euros le kilo à 7 euros, se rapprochant sans cesse des plus hauts jamais atteints.

Dans ce cas, ce sont les aquaculteurs européens qui fixent les tarifs. Migros adapte aussi ses prix «spécialement aux espèces sauvages», explique le géant orange. Interrogé sur le saumon sauvage d'Alaska, le groupe souligne que «les prix augmentent en raison de la forte demande qui bénéficie d'une bonne image du produit mais qui varie fortement d'une saison à une autre.»

Bientôt de nouvelles sortes de poisson sur les étals?

Les consommateurs ne peuvent que faire jouer le portemonnaie pour se faire entendre. «A partir d'un certain seuil tarifaire, la demande baisse et les clients se tournent vers d'autres produits», relève Pulver. Le fort pouvoir d'achat des Suisses leur permet également d'acheter ce qui se fait de mieux mais nul ne sait combien de temps encore ils vont pouvoir se le permettre. Bell a ainsi réduit son approvisionnement en calmars et autres seiches d'Asie.

Les revendeurs cherchent des parades à cette explosion des tarifs. «Nous pouvons nous tourner vers d'autres sortes de poisson mais les prix seraient alors plus élevés», enchaîne Theodor Pulver. Migros s'est déjà adapté et propose d'autres catégories, moins connues et donc moins chères, pour ses clients regardant à la dépense.

Une production suisse insuffisante

Quoi qu'il en soit, la production suisse ne suffit pas, bien qu'elle puissent être augmentée. Actuellement, elle fournit à peine 2% de la consommation de poisson dans le pays. Prétendre que 20% des 71'290 tonnes consommées en 2011 proviennent de Suisse relève la «pure utopie», s'amuse Theodor Pulver. Mais c'est ce que veulent les consommateurs qui sont ainsi prêts à débourser 80 francs pour un kilo de filets de perches, soit l'équivalent des morceaux nobles de bœuf.

La production suisse de poissons a pourtant bondi de près de 80% en près de 30 ans . Mais la tendance s'essouffle, ce qui participe à l'augmentation des prix. Avec parfois des exceptions: Migros a augmenté ses stocks de thons albacore ou de cabillaud ce qui a fait baisser les prix. Mais cela devra rester une exception. (Newsnet)

Créé: 17.07.2013, 11h20

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