Les promeneurs de chiens de plus en plus contrôlés

«Les chiens en meute sont plus dangereux qu'un chien isolé. Ils s'excitent entre eux et si l'un d'eux menace une personne, les autres risquent de suivre», a déclaré à l'ats Pierre-François Gobat, le vétérinaire cantonal neuchâtelois.
Le canton de Neuchâtel a profité dans son projet de loi sur les chiens, mis en consultation jusqu'en septembre, d'introduire un article sur les promeneurs de chiens. «On les compte actuellement sur les doigts de la main dans le canton, mais on voulait mettre un garde-fou» avant qu'il n'y ait un problème, explique Pierre-François Gobat.
Conditions genevoises
A Genève, premier canton à avoir légiféré sur le sujet, une autorisation, qui coûte 150 francs, est nécessaire dès qu'un promeneur conduit plus de trois chiens appartenant à des tiers. Pour obtenir un permis, il faut tout d'abord disposer de bonnes connaissances canines, suivre une formation et posséder un véhicule agréé par le Service de la consommation et des affaires vétérinaires (SCAV).
Par ailleurs, le promeneur ne doit pas conduire plus de cinq chiens en même temps, y compris ses propres animaux. Les prétendants au permis doivent en outre fournir un certificat de bonne vie et moeurs.
Examen pratique
Les détails du règlement d'application neuchâtelois ne sont pas encore réglés, mais le promeneur devra certainement montrer patte blanche (extrait de casier judiciaire, assurance responsabilité civile) et posséder des compétences théoriques sur les comportements des chiens en meute. Un examen pratique est également envisagé.
A Neuchâtel, un promeneur de chiens devra demander une autorisation dès qu'il voudra se balader avec plus de deux canidés appartenant à des tiers. Ce ne sera pas le cas par exemple si une personne promène quatre chiens, dont deux lui appartiennent.
Aucune loi fédérale spécifique
Dans le canton de Vaud, un projet de loi prévoit que le nombre de chiens promenés simultanément sera limité à quatre, dont un seul animal potentiellement dangereux, comme des Amstaff, Pit-Bull et Rottweiler. La détention de ce type de chiens est de toute façon soumise à autorisation dans le canton de Vaud, y compris pour le promeneur, précise Giovanni Peduto, vétérinaire cantonal.
Si aucune loi fédérale n'a pu être mise sur pied au niveau des chiens, Giovanni Peduto rappelle que l'ordonnance fédérale sur la protection des animaux prévoit une obligation d'annonce et de formation pour quiconque offre un service professionnel de prise en charge d'animaux.
Inversion de tendance en vue
En Suisse alémanique comme en Suisse romande, la plupart des cantons ne dispose pour l'heure pas de prescriptions particulières pour les promeneurs de chiens. La tendance serait pourtant en train de s'inverser, indique Andreas Rüttimann, juriste à la fondation «Tier im Recht» (TIR).
Le canton de Berne est l'un des seuls à avoir légiféré en la matière. Seuls trois chiens peuvent y être promenés simultanément.
Cette réglementation s'applique également aux personnes qui proposent de promener les canidés de tiers en échange d'une rétribution. Une exception est prévue pour les professionnels titulaires d'une formation dans le domaine, par exemple des éleveurs.
Le demi-canton d'Appenzell Rhodes-Extérieures planche lui sur un projet de loi, actuellement mis en consultation. Il prévoit d'interdire de promener plus de trois chiens en même temps.
Au niveau fédéral, la Confédération désire renforcer la législation dans le cadre de la révision de l'ordonnance sur la protection des animaux. Le projet prévoit d'obliger les «dog-sitters» qui prennent en charge professionnellement plus de cinq chiens à accomplir une formation spécifique plus longue et plus exigeante qu'actuellement. Un simple certificat était jusqu'ici nécessaire.
0 comments:
Enregistrer un commentaire