jeudi 25 juillet 2013

Maurer invite la Finlande: (fausse) bonne idée?

Maurer invite la Finlande: (fausse) bonne idée?

A Berne, chacun se félicite des bonnes relations entre la Suisse et la Finlande. Mais était-ce vraiment l'invitation qu'il fallait lancer pour la traditionnelle visite d’Etat? Des élus ne comprennent pas. Ueli Maurer a choisi d’inviter la Finlande pour la traditionnelle visite d’Etat du président de la Confédération en exercice. L’information donnée mercredi 24 juillet par l’émission «Forum» de la RTS ne manque pas de faire réagir les parlementaires spécialistes de politique internationale. Entre étonnement et déception.

Du côté du Département fédéral de la défense (DDPS), dont l’UDC Ueli Maurer a la charge, on ne confirme pas l’information. Néanmoins, selon nos sources, la venue du président de la République de Finlande Sauli Niinistö, élu pour 6 ans en 2012, sera annoncée tout prochainement. Tout comme les dates et les modalités de cette visite.

Politiciens dubitatifs

«C’est un geste politique non signifiant. Nos relations avec la Finlande sont excellentes et tant mieux! Mais il y a avait autre chose à faire que d’inviter la Finlande. Les Etats-Unis ou la France, pour ne citer que les plus évidents», estime le conseiller national Jacques Neirynck.

Pour l’élu PDC vaudois, cette invitation du président de la Confédération Ueli Maurer s’inscrit dans sa politique de dénigrement des institutions et d’insignifiance. «Il tient parole: il avait dit qu’il ne ferait rien d’extraordinaire de son année présidentielle. Il le prouve. Néanmoins, quand il s’agit d’aller se vautrer en Chine pour la bonne marche des affaires, il n’hésite pas», s’emporte encore Jacques Neirynck.

Le modèle social finlandais?

«J’espère que lui et ses amis de l’UDC pourront apprendre quelque chose du système éducatif et social de la Finlande», s’amuse Geri Müller. Le maire de Baden (BE) et conseiller national Vert veut néanmoins être positif: «Je ne comprends pas vraiment le sens de cette visite. Mais pourquoi pas? La Finlande n’est pas le pays le plus influent de l’Union européenne, mais la venue de son président pourra peut-être nous aider. La Finlande pourrait être un allié objectif à Bruxelles», glisse encore Geri Muller.

Manuel Tornare, socialiste genevois, ne croit pas du tout que la Finlande veuille ou puisse intercéder en faveur de la Suisse à Bruxelles. Par ailleurs, le conseiller national, qui fut aussi maire de Genève, analyse l’action d’Ueli Maurer d’un point de vue institutionnel d’un magistrat en charge d’une fonction de représentation. Et il se montre très critique.

Goûts personnels

«Depuis le début de l’année, ce qui ressort surtout c’est qu’il n’a pas pris les habits de président de la Confédération. Il devrait être au-dessus de la mêlée et des partis, agir dans les intérêts de la Suisse. Mais cela lui est impossible! Il est toujours le porte-drapeau de l’UDC qui fait passer ses goûts personnels avant le reste», lance Manuel Tornare. (Newsnet)

Créé: 26.07.2013, 06h35

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