
La note de la dette à long terme des trois établissements est désormais fixée à «A», dans le bas de la catégorie des investissements considérés comme fiables. Sa perspective d'évolution est «stable», ce qui implique que S&P n'envisage pas de la modifier à court ou moyen terme.
S&P a simultanément confirmé la note «A-1» accordée à la dette court terme des trois groupes, selon des communiqués séparés publiés par l'agence.
Pour ces trois banques, S&P relève les menaces sur leur «business model» que font peser la plus stricte régulation de leurs activités, la volatilité des marchés, la stagnation économique en Europe, les contentieux internationaux liés à la crise. Ces menaces croissantes l'emportent sur les efforts faits pour renforcer leurs fonds propres et réduire le montant de leurs actifs à risque.
UBS en progrès
S&P a aussi confirmé la note d'UBS, également fixée à «A» pour la dette long terme et «A-1» pour la dette court terme, estimant que cette banque était celle qui avait fait le plus de progrès pour réduire sa dépendance à la banque d'investissement.
Pour sa part, Credit Suisse tire 50% de son activité de la banque d'investissement, mais devrait pouvoir afficher des capitaux propres représentant 11% de ses actifs (pondérés par les risques). L'agence estime que l'établissement devrait être en mesure de respecter ses objectifs en matière de solvabilité dans les prochains 18 à 24 mois.
Vers 10h00, à la suite de l'annonce de S&P, l'action Credit Suisse à la Bourse suisse chutait de 3,5% à 24,80 francs. Celle d'UBS cédait 3,2% à 15,66 francs. L'indice SMI évoluait également en zone négative.
La Deutsche Bank inquiète
Deutsche Bank était le seul des quatre établissements à se savoir menacé d'une dégradation de sa note, dans la mesure où il avait été placé sous surveillance pour un possible abaissement fin mars.
S&P estime que la capacité de la première banque allemande «à générer des revenus stables et prévisibles a décru». L'agence s'inquiète de la volatilité croissante des résultats de l'établissement résultant de sa dépendance de plus en plus marquée envers la banque d'investissement.
S&P estime aussi que la Deutsche Bank devrait figurer parmi les établissements les plus touchés par les nouvelles règles appliquées par les Etats-Unis aux banques étrangères, et notamment par les dispositions envisagées en matière d'effet de levier (qui pénalise les banques très engagées sur les produits dérivés).
Soutien de l'Etat britannique
L'agence de notation applique les mêmes critères à Barclays, dont elle relève qu'elle tire 42% de ses recettes de la banque d'investissement, contre 38% en moyenne pour un échantillon de grandes banques mondiales. Barclays se situe ainsi au cinquième rang de cet échantillon pour sa dépendance envers les revenus de ce secteur.
L'agence relève que la note de la banque serait inférieure de deux crans (à «BBB ») si celle-ci n'était pas assurée de recevoir le soutien de l'Etat britannique en cas de difficultés, en raison de son importance «systémique».
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