
Monsieur le conseiller fédéral Alain Berset, cette solution n’arrive-t-elle pas trop tard?
Tout d’abord, c’est une bonne nouvelle qu’elle intervienne. Depuis la fin du pilotage précédent et le rejet du Managed Care, il n’y a pas de possibilité de gérer l’installation en cabinet des spécialistes. Cela a eu des conséquences qu’on a déjà remarquées en 2012. Le Conseil fédéral s’est décidé à agir l’automne dernier. Nous avons perdu trois mois en quelque sorte avec le traitement parlementaire, mais c’est une bonne chose d’avoir aujourd’hui une mesure qui entre en vigueur.
Mais doit-on s’attendre à des conséquences sur les primes?
Il y a effectivement un nombre important de spécialistes qui ont indiqué vouloir s’installer et qui ont commencé à s’installer. S’ils le font tous et se mettent tous à facturer, alors oui, cela aura des conséquences sur les primes. Maintenant, avec l’entrée en vigueur de la réglementation, on espère pouvoir les limiter.
Est-ce une chance pour les cantons ruraux d’attirer plus de blouses blanches?
Si les cantons très concernés, comme Genève, Vaud, ou encore Zurich limitent les admissions, il est possible que les médecins qui veulent vraiment s’installer aillent ailleurs, notamment dans les régions qui ont besoin de spécialistes. C’est possible, mais nous souhaitons surtout donner un moyen aux cantons qui veulent limiter les coûts ambulatoires, et donc l’augmentation des primes, de pouvoir le faire.
Pour les médecins étrangers, le message est clair: on ne veut plus de vous ici?
Oh non! Le message n’est pas celui-là. En 2012, nous avons autorisé l’installation de deux fois plus de médecins étrangers que la Suisse n’en a formés elle-même. Ils sont nécessaires au système de santé, clairement! Mais le signal est plutôt de dire: nous souhaitons avoir une maîtrise des coûts dans le domaine ambulatoire qui représente 40% des primes maladie. Maintenant, nous devons travailler à une solution durable pour prendre le relais. A la fin de cette année, nous aurons de premiers éléments pour l’étape suivante.
Autre dossier: le remboursement des primes payées en trop. Quelles chances donnez-vous au projet sorti de commission?
Je suis heureux qu’il y ait une possibilité de solution. Les chances d’aboutir et d’avoir à la fin un projet en vigueur existent. La question, c’est: est-ce que ce projet sera suffisant? J’aurais voulu davantage pour les assurés des cantons concernés, comme le Conseil fédéral. Mais, à la fin, c’est le Parlement qui décide. (Le Matin)
Créé: 04.07.2013, 07h31
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