
C'est la clinique dermatologique de l'hôpital qui lui avait signalé la possibilité de participer à cette étude. Pour son type de cancer, le médicament testé serait plus efficace que la chimiothérapie, lui avait-on dit. C'est Reinhard Dummer, directeur-adjoint de l'hôpital universitaire, qui dirigeait l'étude de Novartis à ce moment-là.
«Elle m'a dit de continuer»
Mais, un jour après avoir pris les premiers comprimés, Roberto* s'est mis à vomir et à souffrir de maux de tête, de douleurs musculaires et d'insomnies, écrit le «Tages-Anzeiger». Le Brésilien s'est alors rendu à l'hôpital pour en informer la doctoresse qui lui avait prescrit les pilules.
Celle-ci s'est contentée de lui répondre que ces symptômes, qui figurent pourtant tous dans la liste des effets secondaires possibles du nouveau médicament, n'avaient rien à voir avec les comprimés avalés. «Elle m'a dit que je devais continuer le traitement comme prévu», explique le quinquagénaire.
Pas de lien avec le comprimé
Après six jours de cauchemar, Roberto* a décidé d'arrêter les cachets. Entre-temps, la moitié de son visage s'était figé. Impossible pour lui de parler et manger correctement. Aux urgences, les radiographies ont montré que cette paralysie n'avait pas été provoquée par une attaque cérébrale ou une hémorragie cérébrale.
Malgré cela, Reinhard Dummer et la doctoresse en charge de l'étude ont refusé d'admettre un quelconque lien entre le nouveau médicament et l'état de santé aggravé du patient. Après avoir, en vain, tenté d'expliquer son cas à la direction, Roberto* a fini par faire appel à la commission d'éthique du canton du canton de Zurich (KEK).
Enquête administrative
Les conclusions de la KEK sont formelles: le dossier médical de Roberto présente des irrégularités «troublantes». Ainsi, les rapports envoyés à la commission n'étaient pas les mêmes que ceux envoyés à Novartis. Les médecins n'avaient pas informé le patient qu'ils lui faisaient avaler la dose maximale du traitement. L'affaire a désormais été transmise à un cabinet d'audit extérieur. Une enquête administrative a aussi été lancée. Pour sa part, Roberto* ne peut toujours pas bouger correctement son visage.
*Prénom d'emprunt
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