samedi 20 juillet 2013

Trayvon Martin: nouvelle journée d'action

Trayvon Martin: nouvelle journée d'action

Les Etats-Unis s'apprêtaient samedi à vivre une journée de manifestations dans une centaine de villes à l'appel de militants des droits civiques et partisans du jeune Noir Trayvon Martin.L'acquittement de George Zimmermann a résonné jusqu'à la Maison Blanche d'où Barack Obama, premier président noir des Etats-Unis, a affirmé vendredi que lui-même «aurait pu être Trayvon Martin, il y a 35 ans».

L'acquittement de George Zimmerman, un vigile de quartier qui a tué le jeune homme de 17 ans en février 2012, avait déjà donné lieu à des manifestations spontanées la semaine dernière. La sentence avait réveillé les vieux démons de l'Amérique qui se redécouvrait pas encore en paix avec elle-même sur la question du racisme.

Samedi, la mère de l'adolescent, Sybrina Fulton, devait participer à une marche à New York, alors que son père Tracy Martin, devait être présent à Miami.

100 villes mobilisées

Al Sharpton, figure de la lutte pour les droits civiques qui a appelé cette semaine à manifester, a annoncé que des rassemblements auraient lieu dans «100 villes, devant des bâtiments fédéraux, pour faire pression sur le gouvernement pour qu'il protège nos droits civiques».

Lors de son intervention surprise vendredi, M. Obama a affirmé qu'il était «compréhensible qu'il y ait eu des manifestations et des veillées (...) tant qu'elles restent non-violentes». «Si je vois que des violences se déroulent, alors je rappellerai que cela déshonorerait ce qui est arrivé à Trayvon Martin et sa famille», a-t-il prévenu.

Le président américain s'est gardé de critiquer le verdict des jurés qui ont estimé que Zimmerman avait agi en état de légitime défense, notant que le jury était souverain. «Une fois que le jury a parlé, c'est ainsi que fonctionne notre système», a-t-il fait valoir.

Un honneur pour la victime

Il a néanmoins évoqué la résonance particulière et même la «douleur» provoquée par ce verdict au sein de la communauté noire, développant la réaction émue qu'il avait eue quelques semaines après la mort du jeune homme.

«Lorsque Trayvon Martin a été abattu, j'ai dit qu'il aurait pu être mon fils. Une autre façon de le dire, c'est qu'il y a 35 ans, j'aurais pu être Trayvon Martin», a affirmé M. Obama, en soulignant que «la communauté afro-américaine observe ces questions à travers un ensemble d'expériences, et une histoire qui ne disparaît pas», allusion à l'esclavage, aboli il y a 150 ans, et au régime de ségrégation abrogé il y a seulement un demi-siècle dans des Etats du Sud.

Sybrina Fulton et Tracy Martin ont réagi en indiquant qu'ils étaient «profondément honorés et émus que le président ait pris le temps de parler en public, et longtemps, de notre fils Trayvon. Ce qu'il dit nous donne de la force. En s'identifiant à notre fils, le président lui a rendu un hommage magnifique».

«Nous nous félicitons de l'appel du président pour que les différentes communautés ouvrent un dialogue difficile», a poursuivi le communiqué, «pour qu'un enfant puisse à l'avenir marcher dans la rue et ne pas paraître dangereux à cause de la couleur de sa peau ou des vêtements qu'il porte».

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