«On s'est éclaté avant l'heure»

Pas de courant
Si l’illusion est réussie, la boîte de nuit sur rails n’est guère stable pour danser. En traversant Lavaux, les ravers se trémoussent au rythme rapide de la techno tout en se tenant au porte-bagages. «On a eu la mauvaise surprise, vendredi, de découvrir que les deux wagons dédiés aux pistes de danse n’avaient aucun courant électrique, on a dû tirer le jus depuis les deux voitures passagers, explique David Märki, l’un des organisateurs du train spécial. Du coup, il a fallu fixer des câbles un peu partout.» Résultat: des câbles qui pendent entre les portes des voitures et la grosse angoisse qu’une panne d’électricité survienne. Ignorantes des inquiétudes des organisateurs, les quelques Bernoises déguisées en Superwoman, montées en gare de Berne, n’y auront vu que du feu.
La bière servie pour une thune au bar, même sortie tiède d’un frigo en Sagex improvisé, a ravi des touristes espagnols qui ont atterri par hasard dans ce convoi. «J’ai rencontré un ami suisse il y a une semaine à Madrid, raconte Sonia, il m’a invitée avec ma copine Alejandra à faire la fête. Je ne sais pas ce qui m’attend à Zurich, mais je me réjouis d’avance.» A 140 km/h de moyenne, fenêtres ouvertes, le train circule sur la house du prometteur DJ DJerem, connu du public en tant que résident du MAD et qui a enregistré un clip avec le chanteur de David Guetta. Les «purs ravers», eux, ne se mélangent pas aux amateurs des dancefloors, ils restent tranquillement assis à se gorgeonner à l’energy drink.
A l’instar de Dereck et Rose, la cinquantaine, ces habitués de la Lake de Genève et fous d’electro tiennent à s’économiser en prévision de la nuit. Thierry, un banquier de 32 ans, n’est venu que pour le trajet, «je ne vais pas rester longtemps à la street, c’était juste pour l’expérience assez exceptionnelle de faire la fête dans un train». L’arrivée à Zurich est mouvementée, la police ferroviaire met vite fin à la fête, exigeant des passagers titubants qu’ils quittent rapidement le train, qui doit laisser la place aux autres convois. Les participants laissent les dancefloors au sol bien collant d’alcool pour rejoindre la cohorte des fêtards (Le Matin)
Créé: 12.08.2013, 13h02
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