Sommaruga tente d'apaiser la controverse sur l'asile

Une petite demi-heure de marche de long de l'Aar de la fosse aux ours au jardin botanique, des canapés légers et des discussions détendues avec les correspondants parlementaires à Berne. La conseillère fédérale n'a pu profiter de l'ambiance prévue initialement.
La polémique fait rage depuis des jours. Un accord passé entre la Confédération et la commune de Bremgarten restreint la liberté de mouvement des requérants. Ces derniers n'ont pas le droit de pénétrer dans les installations scolaires et sportives du lundi au vendredi de 07h00 à 18h00 sans l'accord des autorités, mais aucune sanction n'est prévue s'ils passent outre.
La presse étrangère s'en mêle
Mais un plan intégré à l'accord a laissé penser que beaucoup d'autres lieux publics comme les églises, le casino ou la mairie faisaient partie des zones interdites. Evoquant un malentendu, le directeur et les porte-parole de l'Office fédéral des migrations (ODM) ont tenté d'éteindre l'incendie, mais sans succès. La presse étrangère a mis de l'huile sur le feu en parlant d'apartheid.
La cheffe du Département de justice et police ne pouvait rester silencieuse. Les droits fondamentaux des requérants d'asile peuvent-ils être limités pour répondre aux craintes de la population? «Je dis clairement non, ce n'est pas admissible», a déclaré la ministre.
«Les droits fondamentaux sont les mêmes pour tout le monde et ils ne sont pas négociables». Il n'y aura pas d'interdiction générale préventive de piscine pour les requérants, que ce soit à Bremgarten ou dans une autre commune de Suisse. Rien ne le justifie et une base légale fait défaut, a-t-elle ajouté.
Mesure d'organisation
Selon la socialiste, les restrictions convenues ne sont d'ailleurs pas des interdictions, mais une «mesure d'organisation». «Il est judicieux que l'ODM puisse régler avec une commune l'utilisation des installations scolaires et sportives durant les heures de classe.» Pour les autres bâtiments, les règles sont identiques pour tous.
La Confédération doit trouver des hébergements pour les demandeurs d'asile et peut nouvellement ouvrir des centres sans autorisation de la commune. Mais elle est en contact avec les communes pour prévenir les conflits. Selon Mme Sommaruga, les accords comme celui passé avec Bremgarten sont dès lors tout à fait «judicieux et adaptés».
Mis en service lundi, l'hébergement dans les locaux militaires de Bremgarten peut accueillir jusqu'à 150 requérants d'asile. Berne prévoit de l'utiliser à cette fin durant trois ans maximum. Ce n'est pas la première fois que la liberté de mouvement des demandeurs est restreinte: les pensionnaires des centres de Nottwil (LU) et Alpnach (OW) n'ont pas non plus accès à l'ensemble de la commune.
Tradition au Conseil fédéral
C'est la deuxième fois que Simonetta Sommaruga invitait la presse à une promenade estivale au bord de l'Aar. L'an dernier, elle avait sciemment évité l'asile pour aborder des thèmes moins sous les projecteurs des médias.
Le ministre de la défense Ueli Maurer a lui l'habitude de convier les médias à des ballades enneigées entre Noël et Nouvel an. Légendaires également, les grandes enjambées aux côtés de l'ancien conseiller fédéral valaisan Pascal Couchepin sur l'Ile Saint-Pierre, sur le lac de Bienne.
(ats/Newsnet)
Créé: 09.08.2013, 17h23
0 comments:
Enregistrer un commentaire