
Ils sont de plus en plus nombreux ceux qui, comme les Fernandez, viennent en Suisse sans rien d'autre que l'espoir d'y trouver un travail et l'envie d'y tenter leur chance. Un phénomène nouveau qui fait dire au chef de l'Office fédéral des migrations (ODM) Mario Gattiker, dans une récente interview au Tagi, qu'il faut «garder à l'oeil» cette situation qui échappe en partie aux statistiques.
Avec l'aide des Offices de placement
Même s'ils arrivent sans permis de travail, ces migrants d'un genre nouveau ne sont aucunement dans l'illégalité. L'Accord sur libre circulation des personnes signé entre la Suisse et l'UE/AELE prévoit même qu'ils peuvent séjourner jusqu'à six mois en Suisse pour y chercher un job. L'accord prévoit aussi un droit, durant cette période, à une assistance des Offices régionaux de placement (ORP).
Les sans-emploi en provenance de l'UE qui s'annoncent auprès des ORP se voient ainsi signaler les emplois vacants. Mais ils sollicitent aussi les ORP en tant qu'intermédiaire officiel pour continuer de recevoir les allocations de chômage que leur verse leur pays d'origine.
Encore marginal
Les personnes qui «exportent» ainsi leurs prestations de chômage en Suisse restent cependant relativement rares. «Depuis le début de l'année, nous enregistrons en moyenne 13 demandes du genre par mois», confie Roger Piccard, chef du Service de l'emploi du Canton de Vaud. «C'est peu, rapporté aux 400'000 actifs que compte le Canton de Vaud».
Pour l'essentiel, il s'agit de ressortissants espagnols ou portugais, ajoute le responsable vaudois. Le phénomène est en outre saisonnier et lié aux recrutements dans le bâtiment ou l'hôtellerie.
Pas enregistrés pour la plupart
Depuis avril, seules 391 personnes ont fait une telle demande en Suisse, indique le Seco. Le Canton de Zurich enregistre 30 cas par mois. Les spécialistes estiment qu'en fait, les citoyens de l'UE qui viennent en Suisse dans l'espoir de retrouver un travail ne s'annoncent tout simplement pas.
Obtenir le transfert des prestations de chômage par le biais des ORP est «relativement lourd sur le plan administratif», confirme Roger Piccard. Son collègue zurichois ajoute dans le Tagi que, même en touchant les allocations de chômage de leur pays d'origine, vivre en Suisse est pour eux «trop cher» pour envisager un long séjour.
Pour cette raison, ces demandeurs d'emplois sont en Suisse sans être enregistrés comme tels. Pour un séjour allant jusqu’à trois mois, les citoyens de l'UE n'ont en effet besoin d'aucune autorisation.
Forte hausse des migrants «officiels»
La plupart arrive en Suisse par la filière habituelle de la famille ou d'amis déjà établis. Et «tous s'efforcent de trouver vite quelque chose et acceptent un travail même temporaire et pour lequel ils sont surqualifiés», explique Roger Piccard.
Ils n'apparaissent ainsi dans les statistiques qu'après avoir décroché un contrat de travail. Ils s'ajoutent ce faisant à celles et ceux qui arrivent sur le territoire de la Confédération en ayant déjà un contrat de travail et un permis de séjour en poche.
Officiellement, le nombre des migrants en provenance d'Espagne a augmenté de 30% en rythme annuel au 1er semestre à 4200. Celui des Portugais nouvellement admis en Suisse pour y travailler a parallèlement progressé de 9% à 19'100. (Newsnet)
Créé: 03.09.2012, 16h46
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