
Deux évasions semblables s'étaient déjà produites en 2003, déplore la Commission de gestion du Grand Conseil dans son rapport publié vendredi. Après ces incidents, le Parlement avait débloqué un crédit de 3,83 millions de francs pour corriger les points faibles du bâtiment. Des négligences ont toutefois émaillé ces travaux.
La commission dénonce des défauts de construction «flagrants» et une communication défectueuse. Selon elle, la «passivité», la «routine sclérosante» et le «manque de sens du devoir» du maître d'ouvrage, du chef de chantier, de l'entreprise de construction et de la direction de la prison ont rendu possibles ces évasions.
Alertés pourtant par un voisin
Les responsables de la prison n'ont pas assez pris au sérieux les informations que leur avaient donné un voisin. Ce dernier avait signalé des bruits étranges dans la paroi et des coups contre le mur, survenant surtout après 19h00.
Après vérification de la pièce communiquant avec la paroi concernée, la direction du pénitencier n'a pas jugé utile de prendre d'urgence des mesures supplémentaires. Pire, certains gardiens n'étaient même pas au courant des évasions de 2003, contrairement à la plupart des détenus.
Mur mal renforcé
La mauvaise qualité des travaux effectués a fait le reste. Les évadés d'août dernier n'ont eu besoin que d'un peu de créativité pour tromper le système de sécurité défaillant avec les moyens les plus simples, gronde la commission.
Le mur séparant la prison de l'immeuble voisin n'a pas été suffisamment renforcé, la plaque de protection n'ayant pas été entièrement montée. Les fugitifs ont ainsi pu le percer sans déclencher l'alarme.
Travaux mal contrôlés
Au coeur du problème, la délégation d'importants travaux à des entreprises de sous-traitance a rendu plus difficile leur contrôle et leur vue d'ensemble. Elle a finalement noyé les responsabilités.
La commission affirme que l'encadrement et la vérification des travaux ont apparemment été négligés. «Que des spécialistes de la construction et des représentants de l'administration aient qualifié les travaux d'irréprochables en apposant leur signature sur le procès verbal est incompréhensible», s'exclame-t-elle.
La commission exige que le canton assume à l'avenir pleinement cette responsabilité. Une enquête du Ministère public est en cours.
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