
Le National doute
«Bruxelles ne va pas accorder 1,2 milliard de francs comme annoncé», affirme la conseillère nationale Kahty Riklin (PDC/ZH). Selon cette dernière, il faut passer outre tout cet enthousiasme et regarder qui paie le projet. Certains membres de la commission du Conseil national concernée auraient déjà émis des doutes quant à un tel financement.
Pour l'instant, le HBP bénéficierait uniquement d'engagements financiers d'une valeur allant de 120 à 150 millions de francs. Pour 2013, l'Union européenne a promis 54 millions de francs à l'EPFL. Le conseil des EPF, lui, prévoit de débloquer 75 millions de francs dans les quatre prochaines années. Reste encore le centre allemand Supercomputerzentrum à Jülich qui a également promis une participation financière. En revanche, le Fonds national suisse ne compte pas accorder un financement particulier au HBP. Concrètement, cela signifie qu'il manque encore 800 millions de francs à l'EPFL.
Projet «utopique»
En plus des problème d'argent, le HBP ne semble pas convaincre au niveau scientifique. Pour l'instant, seul un petit nombre de chercheurs auraient manifesté leur intérêt. «On ne peut pas considérer sérieusement ce projet. C'est une mauvaise idée d'accorder 1,2 milliard de francs à un projet qui ne parviendra pas à réaliser ses objectifs dans les dix années à venir», affirme Martin Schwab, chercheur à l'Université de Zurich.
Silvia Arber, chercheuse à l'Université de Bâle, va même jusqu'à qualifier ce projet d'«utopique». Elle pense que le choix d'accorder des subventions au HBP était purement politique. Elle craint néanmoins que la recherche scientifique ne perde en crédibilité si l'EPFL n'arrive pas à tenir ses promesses.
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