lundi 27 mai 2013

Le patron de Fedpol veut prendre un congé politique

Jean-Luc Vez, directeur de l'Office fédéral de la police, veut devenir conseiller d'Etat fribourgeois. S'il est désigné candidat officiel PDC, il compte prendre un congé non payé pour éviter les interférences politiques. L'Office fédéral de la police (Fedpol) va peut-être perdre sa tête pour quelques mois ou même pour plus longtemps. A la surprise générale, son directeur Jean-Luc Vez est officiellement candidat pour la course au Conseil d'Etat fribourgeois comme l'a annoncé ce matin La Liberté.

Cette candidature est délicate dans la mesure où Jean-Luc Vez est un haut fonctionnaire fédéral. A ce titre, il est lié à un devoir de réserve peu compatible avec une campagne électorale.

Jean-Luc Vez en est conscient et il veut éviter toute interférence. «Si je suis nominé par le PDC, je souhaite prendre un congé non payé de Fedpol. La cheffe du Département fédéral de justice et police doit encore valider cette proposition».

Priorité à Fedpol

Au DFJP justement, aucune décision n'est prise. Matthias Ramsauer, secrétaire général explique : « Si M. Vez est nominé candidat au Conseil d’Etat, nous examinerons ce qu’il conviendra de faire. Cela peut passer par un congé non payé. Pour nous, la priorité absolue est en tout cas que Fedpol fonctionne parfaitement pendant ce laps de temps». Agé de 56 ans, Jean-Luc Vez pensait depuis un certain temps faire son retour à Fribourg. «Cela fait 13 ans que je suis directeur de Fedpol, et j'ai été vice-directeur pendant 4 ans».

«Il n'y a pas de lassitude»

En a-t-il donc marre de l'administration fédérale? «Non, il n'y a pas de lassitude. J'ai mené à bien beaucoup de projets. L'Office est maintenant consolidé. Il me reste 10 ans avant la retraite. Je pensais qu'une opportunité se présenterait. Mais les choses se sont précipitées avec le départ inattendu d'Isabelle Chassot».

Comment un haut-fonctionnaire discret va-t-il pouvoir se transformer en bête politique? «Certes, je suis discret mais j'aime le contact avec les gens. Dans l'administration, je discute constamment avec les collaborateurs. Je veux mettre aussi mon réseau en Suisse et à l'étranger à disposition de Fribourg».

«Je ne pratique pas ces méthodes»

La politique, c'est aussi attaquer les autres partis, donner des coups et en recevoir. Prêt? «Je suis quelqu'un de convivial et je ne pratique pas ces méthodes. On verra bien. Avant de donner des coups, je vais voir comment les autres se comportent».

S'il échoue dans sa course au Conseil d'Etat, Jean-Luc Vez ne sera-t-il pas grillé à la tête de Fedpol puisqu'il aura manifesté son désir de changer d'air? «Non, répond-il. Je vais en parler ouvertement aux collaborateurs. Ces derniers, en tant que citoyens, peuvent comprendre qu'on aspire un jour à exercer un mandat électif. Et que cela implique qu'on puisse perdre. Si c'est le cas pour moi, je me replongerai à fond dans mon job actuel. »

Décision en juin

Première épreuve pour le néophyte politique? Ce soir, devant le comité directeur du PDC. Une assemblée générale devrait ensuite choisir un des candidats en juin pour l'élection qui aura lieu, elle, en septembre. (Newsnet)

Créé: 27.05.2013, 18h19

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