
Les services secrets de sa Majesté
Sur la route du câble qui va plonger dans la mer pour ressortir à Tuckerton au New Jersey, se trouve le charmant village de Bude dans le nord de la Cornouailles. Une localité qui est en train de devenir célèbre non pour son architecture typique mais pour sa proximité avec une station d'antennes satellites gérée par les services secrets de sa Majesté,
Ces «grandes oreilles» ne sont pas dirigées uniquement vers les cieux puisque le Government Communications Headquarters (GCHQ), les services chargés de l'interception des communications, y espionnaient TAT-14, comme l'explique le Süddeutsche Zeitung.
Un vaste filtrage de données
Ce câble sous-marin, qui a vu Swisscom (SCMN 402.8 1.56%) faire partie du consortium chargé de sa réalisation, était considéré au moment de sa mise en activité en 2001 comme le nec le plus ultra mais il a vite perdu de son aura, notamment après deux pannes en novembre 2003. En outre, il apparaît que les services britanniques ont mis sur écoute les conversations téléphoniques entre la Suisse et les Etats-Unis, entre autres, ajoute mercredi le Tages-Anzeiger.
Ce travail d'espionnage ne touche pas que Swisscom mais potentiellement toutes les données qui partent de Genève et Zurich vers des destinations anglo-saxonnes. Il n'existe pas de routes précises mais les flux d'informations qui se dirigent vers les Etats-Unis passent obligatoirement par Paris ou Francfort avant de prendre la direction du Nouveau-Monde dans les câbles sous-marins.
Swisscom «ne dispose d'aucunes informations sur des accès non-autorisés au réseau TAT-14». Et comme le rappelle son porte-parole Carsten Roetz, le géant bleu «ne livre aucune information à des autorités étrangères».
Swisscom a pris ses distances avec TAT-14
Swisscom était directement impliqué dans TAT-14 jusqu'en 2005 mais elle ne garde aujourd'hui que des liens indirects via la société belge Bics où l'ex-monopole détient une participation de 22,4%. La part de Bics dans TAT-14 est inconnue mais son service technique répertorie les appels des entreprises suisses et l'adresse de Bics à Berne se situe dans la même rue que le Service de renseignement de la Confédération (SRC), qui n'a pas souhaité réagir.
Edward Snowden avait déjà révélé le programme britannique de surveillance, dénommé «Tempora» qui permet au GCHQ d'intercepter les données sur les 200 fibres optique que compte le royaume. Sur la douzaine de câbles à capacité élevée qui relient les deux continents, un bon tiers part des côtes britanniques. (Newsnet)
Créé: 26.06.2013, 16h35
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