
Pour Michel Béguelin, ancien Conseiller aux Etats PS, cette mesure n'a rien d'extraordinaire. «C'était une affaire programmée avec l'évolution du réseau TGV. C'est une réalité qui ne dépend pas de la Suisse, mais de l'évolution du réseau français», explique-t-il, tout en soulignant que le but de Lyria est de rentabiliser au mieux son matériel roulant.
Réalité économique
Le cheminot retraité souhaite «nuancer le problème» sur deux points. Tout d'abord, la suppression de l'arrêt du TGV à Neuchâtel permettra une diminution du temps de parcours de 15 minutes, rappelle-t-il. «Un gain de 10% de temps, c'est 10% de clients en plus! Il s'agit d'une réalité économique.»
Deuxièmement, Lyria possède un nombre limité de rames aptes à rouler sur le réseau suisse. «Il faut utiliser le matériel roulant là où le taux de remplissage est le meilleur. Aujourd'hui, 50% de la clientèle de la liaison Berne-Paris passe déjà par Bâle. Il n'y a plus assez de voyageurs pour rentabiliser la ligne passant par Neuchâtel. En effet, il faudrait 350 personnes par jour au départ de Neuchâtel. Or, ce n'est pas le cas», ajoute-t-il.
Mécontentement
Du côté des autorités neuchâteloises, le ton est moins modéré. Le Conseil d'Etat neuchâtelois et le Conseil communal de Neuchâtel avaient multiplié les interventions en faveur du maintien de la ligne.
«Nous sommes les victimes de la stratégie de Lyria», tonne Olivier Arni, président du Conseil communal de Neuchâtel. «Il y a un manque de cohérence dans la parole donnée. Les collectivités nous avaient promis que la liaison serait maintenue jusqu'à fin 2014», affirme le politicien, qui se dit à la fois déçu et mécontent.
Selon le socialiste, l'argument économique avancé par Lyria n'est pas valable. «Quand on veut se débarrasser de son chien, on dit qu'il a la rage», lâche-t-il. Avant d'ajouter: «Nous allons demander aux CFF et à la Confédération une alternative de qualité pour cette région franco-suisse.»
(Newsnet)
Créé: 03.07.2013, 18h36
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