Lumière et son pour éviter les contresens

par Olivia Fuchs - Des signaux lumineux et sonores avertiront bientôt les automobilistes qui s'engagent mal sur l'autoroute. Ce nouveau dispositif de l'Office fédéral des routes sera testé l'année prochaine au Tessin.Les contresens sur les autoroutes sont rares, mais souvent mortels. Le bureau de prévention des accidents (bpa) a recensé ces vingt dernières années 396 accidents de ce type sur les routes nationales; causant 54 morts et 140 blessés grièvement atteints. La majorité d'entre eux se trouvaient dans les voitures qui roulaient correctement. Selon un décompte de Viasuisse, les voies rapides du canton de Vaud ont connu une vingtaine de personnes qui se sont mal engagées, écrit «24 heures».

L'Office fédéral des routes (OFROU) a réagi et a développé un dispositif pour lutter contre ce type d'accident. L'année prochaine, un système lumineux et sonore sera installé aux abords d'une entrée d'autoroute du canton du Tessin. «Nous sommes en train de sélectionner le meilleur endroit», a confirmé à la «NZZ am Sonntag» Marco Fioroni, de la section Bellinzone. Il n'a en revanche pas souhaité dévoiler plus d'informations.

Selon les recherches du journal dominical, le dispositif a été créé par une entreprise suisse et se base sur deux niveaux d'alarme. Lorsqu'une auto s'engage à contresens, des lumières se mettent à clignoter dans un premier temps pour avertir le conducteur. Des sirènes s'enclenchent ensuite dans un deuxième temps. Si l'automobiliste continue son chemin, les autres usagers de la route sont avertis grâce à des signaux lumineux et des alertes envoyées aux GPS dans leurs véhicules.

Un dispositif similaire existe déjà en Allemagne. Il est actuellement en phase de test et devrait être installé dans deux ou trois endroits névralgiques. Malgré cela, les experts estiment que ces alarmes ne servent pas à grand-chose. «C'est une mesure inefficace», explique Gianantonio Scrarmuzza, chercheur auprès du bpa. Une de ses études aurait démontré que des systèmes électroniques étaient peu efficaces dans la lutte contre les contresens, car seule la moitié des conducteurs qui s'engagent mal le font en passant par une entrée d'autoroute. L'autre moitié fait demi-tour en cours de route ou alors s'engage dans le faux sens en sortant d'une aire de repos. Selon Gianantonio Scrarmuzza, il faudrait repenser tout le système des routes.