«Lausanne fait mal aux jambes»

«Je suis arrivé ici le week-end dernier. Après cinq jours à pédaler dans cette ville, j’ai vraiment mal aux jambes», confie d’emblée Brian Wagner, 27 ans. Né à Pretoria, en Afrique du Sud, il a déjà passablement bourlingué. «A 18 ans, je suis parti vivre à Sydney, puis Londres, Glasgow, Melbourne, Perth et New York», énumère-t-il. Pour avoir travaillé à la force du mollet dans toutes ces villes, c’est la Grande Pomme qui, selon lui, est la plus facile à bicyclette. «Bien sûr, le trafic y est énorme, mais les routes sont plates, droites et bien larges. Ici à Lausanne, c’est très différent. Aussi parce que l’effort physique n’est pas le même.»
«Il y a du trafic à Lausanne?»
Désormais installé à Mexico, Brian esquisse un grand sourire lorsqu’on l’interroge sur la circulation dans la cité vaudoise: «Ah bon, il y a du trafic à Lausanne? Vous plaisantez?»
Pour lui, la palme de la dangerosité revient à la capitale mexicaine. «Partout sur terre, les coursiers sont des fous du guidon qui se fraient un chemin comme bon leur semble. Mais à Mexico, les automobilistes sont encore plus fous qu’eux. Ce n’est pas par manque de respect, mais personne ne se soucie des règles, tout simplement. A Sydney, en revanche, les gens sont véritablement agressifs. J’ai l’impression qu’ici nous sommes mieux acceptés.»
Coursier à Tokyo depuis six ans, Masanobu Shoji, 28 ans, lui fait écho. «Au Japon, on ne fait pas attention à nous. Il nous arrive souvent de nous retrouver nez à nez avec une portière de taxi qui s’ouvre. Et là, l’issue peut être fatale», souligne-t-il en révélant que, tout comme Brian, il s’est déjà cassé une clavicule. Et de poursuivre: «Avant de venir à Lausanne, j’ai passé quelques jours à Paris. J’ai l’impression qu’ici les voitures nous laissent plus de place. En plus, vous avez des pistes cyclables, pas comme à Tokyo.»
L’avantage des Lausannois
En vue de l’épreuve principale de dimanche – une course d’orientation urbaine avec des paquets à livrer dans divers points de contrôle –, ces deux-là craignent moins leurs collègues lausannois pour leur connaissance de la ville que pour leur habitude à affronter de telles pentes, comme l’admet Shoji: «On a tous le sens de l’orientation et une bonne mémoire. Je me déplace dans Tokyo sans GPS, je connais 90% des rues. Et il y a aussi des montées, mais pas comme ça!» «J’ai déjà le plan de la ville en tête, renchérit Brian, ça ne me fait pas peur.» Surtout que les rues porteront des noms factices afin de ne pas avantager les coursiers locaux. «Par contre, ceux d’ici ont l’avantage du terrain. Alors il va falloir se faire mal aux jambes!» Dimanche soir, beaucoup risquent d’avoir les gambettes endolories. (Le Matin)
Créé: 02.08.2013, 14h42
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