par Faïrouz Khaïry - Pour un même trajet, un ticket acheté via un smartphone peut coûter près de deux fois moins cher. Les CFF n’y voient pas d’inégalité. «C’est une aberration, ça discrimine tous ceux qui n’ont pas d’iPhone et c’est mon cas!» Détenteur d’un abonnement Nyon-Genève, Laurent fulmine. Devant se rendre à Cointrin début mars, le pendulaire a acheté un billet à Nyon pour le trajet entre Genève et Genève-Aéroport. Surprise, le sésame vaut 6fr. au tarif national alors qu’à Genève il ne lui en aurait coûté que 3fr.50, prix d’une heure de transport à l’intérieur de la communauté tarifaire genevoise. Or, Nyon ne se trouve pas dans ladite zone. Le trentenaire n’a donc pas bénéficié des réductions liées au plan tarifaire Unireso. Mais là où le bât blesse davantage encore, c’est qu’en passant par l’application CFF pour natels, c’est un ticket Unireso à 3fr.50 qui est proposé, quel que soit le lieu où on l’achète. «Sur les smartphones, les communautés tarifaires sont prises en compte dans toute la Suisse. Les automates dans les gares ne tiennent en revanche pas compte des réductions hors de leur zone», expliquent les CFF.
Deux poids, deux mesures que l’ex-régie fédérale justifie en arguant du «bons sens»: «Généralement, on achète un billet pour une certaine communauté tarifaire, car on se trouve dans cette zone.» Pas question donc de revenir sur cette différence de tarifs et de traitement: «Si on n’avait pas mis ce service à disposition sur l’iPhone, on priverait des milliers de personnes de ces avantages et les gens seraient mécontents.»
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