vendredi 18 janvier 2013

Régime minceur pour les ministres qui s'en vont

Une commission du Conseil national a décidé d'interdire aux conseillers fédéraux sortants d'accepter des mandats lucratifs pendant 2 ans. Les hauts fonctionnaires sont aussi dans le collimateur. Il y a des conseillers fédéraux qui quittent le Gouvernement et touchent bravement leur retraite à vie de 200 000 francs. Ils coulent des jours heureux et donnent quelques conférences par ci par là. On pense à la Genevoise Ruth Dreifuss.

Il y en a d'autres qui s'empressent d'accepter un mandat lucratif dans le privé qui leur permet, entre autres, de mettre du beurre dans les épinards. C'est le cas de Joseph Deiss chez Emmi ou de Kaspar Villiger à UBS.

Mais c'est l'affaire Moritz Leuenberger qui a choqué même ses camarades socialistes. A peine le Zurichois avait-il tourné le dos au Gouvernement, qu'il a accepté d'entrer au conseil d'administration d'Implenia, le numéro un de la construction en Suisse.

Soupçon de copinage

Pourquoi cela fait-il des vagues? Parce qu'un ancien conseiller fédéral est censé devenir un grand sage au service du bien public et non un collectionneur de mandats pour son profit personnel. De plus, cela instille le doute. Leuenberger a-t-il reçu son mandat pour service rendu à Implenia pendant sa période à l'Exécutif? Ou l'a-t-il reçu parce qu'il connaît comme sa poche les fonctionnaires du Département des transports et de l'énergie, ce qui facilitera l'acquisition future de travaux pour Implenia?

Au PS, comme à l'UDC, on a rué dans les brancards pour limiter le pantouflage des conseillers fédéraux. Et cela vient d'aboutir aujourd'hui. La commission des institutions politiques du Conseil national vient, par 15 voix contre 6, d'interdire aux anciens membres du Conseil fédéral d'accepter pendant 2 ans tout mandat rémunéré d'une société publique ou privée «dont l’existence dépend de la contribution financière de la Confédération.»

Deux exceptions

Il y a cependant deux exceptions. Si les conseillers fédéraux se sont fait éjecter du Gouvernement (comme Blocher ou Metzler), alors ils auraient le droit d'accepter immédiatement les sucres des entreprises. La commission, par 13 voix contre 10, a refusé en quelque sorte la double peine.

Elle a aussi admis qu'un conseiller fédéral qui, avant son entrée au gouvernement, disposait d'une majorité d'action d'une société puisse sans délai siéger à nouveau dans cette entreprise.

Les hauts cadres qui reviennent par la fenêtre...

Les hauts fonctionnaires sont aussi dans le collimateur. Le monde politique en a assez de ces hauts cadres de l'administration qui démissionnent, passent dans le privé... et décrochent des mandats auprès de la Confédération. La commission souhaite là aussi un délai de deux ans d'interdiction mais se dit prête à en discuter avec les associations du personnel de l'Etat avant de prendre une décision définitive.

(Newsnet)

Créé: 18.01.2013, 17h17

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